L’Alpi-stop a été inventé lors de l’ascension de l’Eiger, en mars 2022 !
Le plan initial
Après une tentative infructueuse en janvier avec Etienne Potof, je décide d’y retourner avec mon compagnon de cordée fétiche et fidèle Lucien Boucansaud. Il faut croire que le sort s’acharne et Lucien malade décide d’arrêter à la bouche de train (première gare du train qui monte à la Jungfraujoch) au bout de 4h de grimpe.
Je lui demande si ça ne le dérange pas que je continue et il m’y encourage, mais seul, c’est une connerie ! C’est alors que je décide de faire appel aux deux cordées qui nous suivent, et si par hasard ils sont d’accord de me prendre avec eux… ? J’ai nommé ça l’alpistop, comme quand tu tends le pouce à l’entrée de l’autoroute, mais là il fait nuit et on est en pleine face nord. Une d’entre elles (des Allemands) abandonne et repart avec Lucien (il faut savoir qu’on s’était perdus pendant deux heures) et la seconde accepte.
L’ascension
Ce n’est rien que Christophe Dumarest avec son client Didier. Ce dernier me dit : il faudrait vraiment pas aimer la montagne pour refuser de te prendre sur notre corde ! Génial ! Lucien en sécurité au train, me voici parti faire un tutorat d’anthologie avec un guide et une cordée en or. Nous grimpons en flèche et répartissons les longueurs. Et, c’est dans la bonne humeur et la joie d’être à nouveau dans cette immense face sauvage que nous arriveront au sommet autour de 20h30. En plus d’une belle aventure, j’ai vécu un vrai bel enseignement in situ.
Merci Christophe. Pur esprit !
Au passage, je clôture la trilogie des face nord des Alpes – Eiger, Grandes Jorasses et Cervin – qui me tenait tant à cœur. J’ai résolu aujourd’hui le dernier problème (pas des miens) des Alpes (ce qui se disait en 1938 pour le clin d’œil historique) 😉
Bravo à l’ingéniosité et la folie des hommes qui bravèrent un pareil chantier à l’époque.