Guillaume Pierrel
Guillaume n’est pas votre guide alpin typique de Chamonix.
Qu’il s’agisse de gagner des trophées en tant que coureur et skieur de fond ou d’escalader et de skier certaines des plus hautes montagnes du monde, Guillaume est une personne motivée dont la vision va bien au-delà de guider des clients dans les Alpes.
Il vient des Vosges (France) et a parcouru le monde pour chasser les montagnes.
Il vous emmènera pour une tournée de certaines des aventures les plus excitantes du monde, de Chamonix à la Bolivie, au Pérou et à l’Himalaya.
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De la compétition sportive au monde de l’entreprise
Où êtes-vous né? D’où viens-tu ?
J’ai grandi dans les Vosges jusqu’à mes 18 ans.
Je suis né le 3 décembre 1985 à 3 heures du matin. Ma mère m’a toujours dit que c’était une nuit étoilée, et aussi l’heure où partent les alpinistes pour leurs expéditions. Peut-être que j’étais destiné à être à la montagne et à devenir guide à Chamonix !
Qu’as-tu fait plus jeune ?
J’ai toujours été assez compétitif. Quand j’étais jeune, je me souviens que j’avais 43 trophées sur l’étagère au-dessus de mon lit. À l’époque, je faisais surtout de la compétition en ski de fond et en course à pied. On évoluait à un niveau assez élevé puisque nous devenions vice-champions pour le titre national avec Vincent Mougey, derrière Vincent Vittoz de La Clusaz.
Vers 18 ans, j’étais au snowpark de La Bresse. Quelqu’un est venu me voir et m’a dit « tu sais que tu peux aller travailler à l’ UCPA ? Ils vous paieront pour être à la montagne ».
Sans trop réfléchir, je suis allé travailler pour l’UCPA aux 2 Alpes, La Plagne et Tignes. Parallèlement, j’ai préparé et réussi l’examen pour devenir moniteur de ski.
Après cela, j’ai décidé d’aller vivre un an au Canada pour découvrir la fameuse Colombie Britannique (réputée pour la neige). J’avais vraiment envie d’y aller et de le voir de mes propres yeux. A mon retour en France, je suis devenu moniteur de ski à l’Ecole du Ski Français (« ESF »).
Que s’est-il passé ensuite ?
Puis j’ai eu 29 ans; J’avais l’impression que quelque chose me « limitait ». J’ai commencé à penser que je n’étais bon qu’à « vendre des virages à ski », que je n’en savais pas plus. C’est pourquoi j’ai décidé de retourner à l’université. Quelques années plus tard, j’ai obtenu un Master en commerce et j’ai fini par trouver un emploi au Royaume-Uni à Manchester. J’étais Business Developer pour une société industrielle.
En 2013, je suis revenu en Europe continentale et j’ai trouvé un emploi à Genève pour une entreprise de technologie de revêtement de surface. Tout allait « bien », mais il me manquait la montagne, le contact avec la nature et les grands espaces. Je n’ai évidemment rien reçu de tout cela assis dans un bureau.
Retour aux sources – devenir guide de Chamonix
Comment êtes-vous revenu à Chamonix ? Comment avez-vous quitté le monde de l’entreprise ?
Ce qui m’a remis sur la « bonne » voie, ce sont 2 amis. Ils préparaient leur « liste » pour devenir guides de haute montagne. La liste est l’ensemble des différents circuits (escalade, cascade de glace, ski, alpinisme…) qu’il faut faire en montagne pour postuler au métier de guide de haute montagne.
J’ai vérifié la liste. Comme je pouvais déjà cocher la plupart des cases, j’ai décidé de m’y mettre aussi. Assez drôle, je suis maintenant le seul à être allé aussi loin dans le processus. Je dois devenir guide de Chamonix l’année prochaine.
De retour dans le monde de l’alpinisme, quel a été ton grand projet ?
C’est en 2015 que j’ai recommencé à m’entraîner dur. En 2017, juste après avoir quitté mon emploi en Suisse, j’ai décidé d’aller en Bolivie et de gravir autant de sommets de plus de 6 000 m que possible dans la Cordillère Royale. J’ai fait ça en solo.
L’année d’après, en 2018, je suis allé au Pérou. J’ai skié le Huascarán (6 768 m), et j’ai fait une première où j’ai skié la face ouest du Toccllaraju (6 032 m).
En 2019, je suis allé au Kirghizistan, au Pic Lénine, qui est à la frontière du pays avec le Tadjikistan. C’est à 7 134 m. J’ai participé à la course la plus haute du monde et j’ai terminé 4ème.
J’avais aussi ce projet en tête, skier l’Aiguille Blanche de Peuterey. Après avoir discuté avec des amis locaux, j’ai réuni un petit groupe (Boris Langenstein, Tiphaine Duperier, Vivian Bruchez et Tom Lafaille) avec qui j’ai eu le plaisir de partager ce moment.
Mon grand projet actuel est de faire mon premier 8000m et de le descendre à ski. Je visais le Gasherbrum II cette année, mais covid a repoussé cela.
Nous avons en quelque sorte l’image d’alpinistes encordés ensemble. Pourquoi faites-vous une grande partie de votre projet seul?
Bon, oui, mais au début, je pense que les premiers guides et montagnards allaient seuls en montagne. Ils y allaient avec des clients, mais c’est certain qu’ils y allaient aussi seuls. C’est en quelque sorte revenir aux sources, être en communion avec la montagne, avec la nature.
L’autre raison est qu’il est assez difficile de trouver la bonne personne pour le bon projet au bon moment. Il n’est pas simple de trouver quelqu’un qui partage le même objectif. De plus, lorsque vous êtes à la montagne avec quelqu’un d’autre, vous n’allez jamais vraiment à votre rythme. Vous pouvez être obligé d’aller plus vite, moins vite…
Être seul vous donne plus de contrôle sur la situation.
Avez-vous des partenaires qui vous aident dans cette démarche ?
Je suis actuellement soutenu par 3 marques différentes, Zag pour les skis, Plum pour les fixations et the North Face.
Comment partagez-vous votre temps entre le pilotage et l’organisation de vos projets ?
Je dirais que c’est 50 – 50. J’aide également The North Face à développer une relation étroite avec la communauté des alpinistes. En plus de tout cela, j’accompagne un projet entrepreneurial qui propose un service de conciergerie haut de gamme à Val d’Isère.