Olivier Sebbar est free-skieur, moniteur et l’un des skieurs les plus joyeux que nous ayons eu la chance de rencontrer.
De la France à la Nouvelle-Zélande, sa profonde expérience internationale du monde du ski, de la montagne et de l’écosystème du rider vous époustouflera. À la suite de ses voyages à travers le monde, il a construit une façon unique d’enseigner et de lire la montagne.
Il est ambassadeur pour Black Crows depuis de nombreuses années. Pour lui, le ski est un moyen de construire un grand voyage à travers les montagnes.
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Comment est née la passion d’Olivier pour le ski
Olivier Sebbar, petite présentation ?
Je suis né dans le sud de la France, à Orange, en 1973. Mes parents étaient professeurs. Ils ont grandi en Algérie donc vous pouvez imaginer que la neige n’était pas leur préoccupation pendant très longtemps (rires).
Alors, comment as-tu découvert le ski ?
Quand ils sont revenus en France (je n’étais pas encore né), ils ont découvert les sports d’hiver. Ils se sont accrochés.
Ils vivaient dans le sud de la France, pas trop loin du Mont Ventoux, où vous avez une courte saison de ski là-bas.
Parce qu’ils étaient enseignants, ils avaient beaucoup de temps libre pendant les week-ends et les vacances. Alors, même s’ils ont découvert la montagne tardivement, ils ont eu beaucoup de temps à rattraper !
C’est finalement eux qui t’ont fait découvrir le ski, n’est-ce pas ?
Exactement. J’ai commencé à skier très jeune. On allait beaucoup aux Orres par exemple. Même si nous vivions dans le Sud, je skiais beaucoup.
Vers 7-8 ans, j’intègre le club de ski d’Avignon car je voulais faire de la compétition. C’était un excellent entraînement car cela m’a donné une certaine discipline et j’ai correctement appris la technique.
As-tu fait autre chose en montagne ? Qu’en est-il de ta famille?
Ma mère était assez aventureuse. Elle aimait la spéléologie, les canyons, les hautes montagnes dans les alpes. Il faut imaginer que c’était dans les années 80, le Goretex n’existait pas ; c’était plus exigeant qu’aujourd’hui avec tous nos nouveaux équipements modernes.
J’ai deux sœurs aînées. Je crois que j’ai été plus « influencé » par mes parents et que j’ai reçu leur passion pour le ski et la montagne.
Quand as-tu décidé de devenir moniteur de ski ?
Très tôt. Je n’avais pas fini le lycée que j’ai décidé que les études n’étaient pas pour moi et je voulais devenir moniteur de ski, faire ce que j’aimais.
Je suis devenu moniteur de ski et j’ai passé beaucoup de temps à l’Alpe d’Huez. Je suis aussi allé dans un centre, à Bourg d’Oisans, près des Alpes d’Huez, qui forme des pisteurs et des guides de haute montagne. Parce que je sentais que c’était assez important, j’ai également suivi une formation à l’ENSA (Ecole Nationale de Ski et d’Alpinisme Français) à Chamonix.
J’ai travaillé pendant dix ans pour l’école du ski français (ESF) !
Découvrir de nouveaux horizons en Nouvelle-Zélande
Es-tu resté majoritairement en France ?
Vers le milieu des années 90, j’ai obtenu mon diplôme national de ski. J’ai aussi découvert qu’en Nouvelle-Zélande, on pouvait skier durant nos saisons estivales. De 1995 à 2001, j’ai passé six mois en France et six mois en Nouvelle-Zélande.
J’étais encore jeune (23 ans). Les premières années, j’étais une vraie bosse de ski. Puis moins (rires).
A part le fait que tu skiais toute l’année, qu’est-ce qui t’a plu ?
En France, quand tu te forme pour devenir moniteur de ski, on te dit que tu es le meilleur que le système français est le meilleur etc. Le système français veut d’excellents skieurs mais pas forcément des skieurs qui savent bien enseigner.
J’avais et j’ai toujours beaucoup d’intérêt pour l’éducation et la formation. Pour moi, voyager a été une révélation, une révélation. La Nouvelle-Zélande a attiré beaucoup d’étrangers venus du monde entier. Nous étions un groupe de passionnés. Nous partagions beaucoup de conseils sur la façon d’enseigner.
C’est pourquoi, aujourd’hui, je crois que les meilleurs moniteurs de ski sont ceux qui ont voyagé.
J’ai décidé de me former pour devenir moniteur de ski en Nouvelle-Zélande. Ce que j’ai découvert, c’est que le but de leur système est de créer des skieurs qui savent bien enseigner.
Cela a-t-il influencé ta vision de l’enseignement en France ?
Oui. J’ai commencé à travailler pour moi-même, en essayant de combiner toutes les différentes techniques d’entraînement que j’avais apprises. J’ai développé ma méthode en quelque sorte.
Au début, j’enseignais le ski alpin standard sur piste. Très vite, j’ai aussi eu l’envie de communiquer ma passion du plein air, de la montagne, alors j’ai commencé à enseigner le freeride et le ski de randonnée.
Depuis 2010, j’enseigne uniquement le freeride. Je suis aussi snowboarder (split-board), j’ai donc deux casquettes.
Agréable! Tu as beaucoup de clients qui souhaitent faire du split board ?
Oui, de plus en plus. À mon avis, le snowboard a été un coup de pouce pour le freeski. Cela a forcé l’industrie du ski à adopter des skis plus grands. D’une certaine manière, le snowboard était en avance. Aujourd’hui, c’est le contraire, le ski de randonnée pousse l’innovation dans le snowboard.
Développer sa vision de la montagne
Est-il préférable d’avoir sa propre entreprise de freeride ?
Je ne sais pas si c’est mieux. Pour moi, ça l’est. Ça ouvre des portes. Vous pouvez chercher des sponsors, et vous êtes maître de votre communication.
C’est ainsi qu’en 2008, j’ai pu entrer en contact avec Black Crows. J’ai connu l’un des fondateurs, Bruno Compagnet. J’ai été présenté à toute l’équipe. Peu de temps après, Camille Jaccoux (l’autre fondateur de Black Crows) m’a demandé si je voulais devenir l’un de leurs ambassadeurs. J’ai accepté et je skie à Black Crows depuis.
Il semble y avoir un coup de projecteur sur le ski raide. C’est ton truc ?
Non, pas vraiment. Je ne fais pas beaucoup d’alpinisme. Pour moi, le ski, c’est avant tout glisser, faire de grands virages, ne pas tourner piolet à la main car on est mi-roche/mi-neige.
Je suis d’accord pour faire une petite montée si cela signifie que nous aurons une longue et large descente par la suite.
Tu aimes le freeride, c’est quoi TON truc ?
Avez-vous entendu parler de la Sentinelle ? C’est un « événement » organisé par Bruno (de Black Crows). C’est une épreuve de ski de randonnée / ski de montagne. Il est conçu pour être un voyage dans les montagnes. Nous sommes généralement 20 à 30 skieurs et partons pour un voyage de 4 à 5 jours dans les montagnes.
Chacun d’entre eux a été une expérience exceptionnelle.
Olivier Sebbar, que peux-tu nous dire d’autre ?
Vas-tu toujours en Nouvelle-Zélande ?
Non, j’ai arrêté d’aller en Nouvelle-Zélande il y a longtemps. Maintenant, je suis marié et j’ai deux filles incroyables.
Ma femme est aussi monitrice de ski. On travaille ensemble. Je fais la partie freeride et elle enseigne sur piste.
Que fais-tu pendant l’été maintenant ?
En 2007, ma femme et moi avons beaucoup commencé le kitesurf. Nous avons décidé, en 2010, de partir, chaque année, à Maurice pour tout l’été.
C’est un endroit idéal pour le kitesurf. Nous avons commencé à faire cela quand nos enfants étaient encore très jeunes.
Comment vous êtes-vous organisé ? Comment as-tu fait avec les enfants ?
Nous y avions lancé une entreprise, vendant du matériel de kitesurf. Nous avions également un petit chalet en Dordogne que nous louions et des revenus provenant de la location de notre chalet dans les Alpes d’Huez.
Avec les enfants, nous les inscrivons au centre national d’enseignement à distance. Cela a fonctionné exceptionnellement bien. Ils ont également adoré le fait qu’ils pouvaient beaucoup skier et faire du kitesurf. Nous sommes une vraie famille de riders !