Le cerro Fitz Roy, également connu sous le nom de cerro Chaltén, est une montagne située près du village d’El Chaltén, en Patagonie, à la frontière entre l’Argentine et le Chili. Le Fitz Roy se trouve dans la province de Santa Cruz (Argentine) et dans la région de Magallanes et de l’Antarctique chilien (Chili). Il a donné son nom au massif du Fitz Roy et s’élève à seulement cinq kilomètres au nord-est du cerro Torre. Son altitude est de 3 405 mètres. Il a été gravi pour la première fois par les alpinistes français Lionel Terray et Guido Magnone en 1952.
Le Fitz Roy est situé à la fois dans le parc national Los Glaciares (Argentine) et dans le parc national Bernardo O’Higgins (Chili).
Le Royaume des Cieux: À la découverte du Fitz Roy, le géant bleu
Le Fitz Roy, ce pic majestueux qui déchire le ciel de la Patagonie, porte aussi un nom plus mystique : Cerro Chaltén. Chaque dénomination raconte une histoire, l’une est un hommage à un explorateur audacieux, l’autre un écho lointain d’un peuple ancestral.
Le nom de Cerro Chaltén est un murmure de la tradition des Tehuelches, ce peuple fier qui vivait ici bien avant nous. Ils nommaient cette montagne ainsi, le terme signifiant « bleu » ou « bleuté » dans leur langue – une ode à son manteau de glace scintillant à la lumière de l’aube. Leurs légendes parlent d’Elal, demi-dieu et héros de la mythologie Tehuelche, qui a été amené au sommet par le cygne protecteur Kelfü.
La couleur du sommet, bleu comme le plumage de leur sauveur ailé, leur a inspiré le nom Chaltén. Les Tehuelches n’avaient pas d’écriture propre, et leur langue, Aonikenk, renferme des sons qui n’existent pas dans les langues européennes. Ainsi, le nom de la montagne, tel que nous le connaissons aujourd’hui, n’est qu’une approximation occidentale de son véritable nom.
Mais le mystère de Chaltén ne s’arrête pas là. Ce nom pourrait aussi signifier « montagne qui fume », faisant allusion aux nuages qui voilent presque toujours son sommet. Ces formations aériennes ont été prises pour de la fumée par les premiers explorateurs occidentaux, qui pensaient que le Fitz Roy était un volcan. Cette idée ne fut démentie qu’en 1902, lorsque le géologue Rodolfo Hautal prouva que ce n’était pas le cas.
Le nom de Fitz Roy a été attribué à ce géant de pierre et de glace par l’explorateur Francisco Pascasio Moreno en 1877, en l’honneur du capitaine du HMS Beagle, Robert FitzRoy. Ce dernier avait exploré les sources du Río Santa Cruz en 1834, mais un problème technique l’avait contraint à rebrousser chemin avant d’atteindre le lac Viedma.
L’histoire contemporaine a vu des tentatives pour rétablir le nom d’origine de la montagne. En 2012, le sénateur argentin Jaime Linares a proposé un projet de loi visant à modifier le nom de Fitz Roy sur les cartes officielles. Malheureusement, cette proposition est restée sans suite. Deux ans plus tard, Linares, soutenu par ses collègues Rubén Giustiniani et Alfredo Martínez, a présenté un nouveau projet au Sénat argentin, invoquant la Constitution argentine qui « reconnaît la préexistence ethnique et culturelle des peuples indigènes ».
Ainsi, le Fitz Roy, ou Cerro Chaltén, continue de se dresser majestueusement, son nom changeant avec le vent, tout comme les nuages qui l’entourent. Il reste un symbole de l’histoire, de la culture et de l’aventure, appelant les intrépides à venir découvrir ses secrets
Fitz Roy : Exploration au Coeur de l’Empire Granitique et Glacé, un peu de géographie
Naviguer dans l’Empire de Pierre et de Glace : Fitz Roy
Fitz Roy, cette sentinelle de pierre et de glace, se dresse fièrement à la latitude 49° 16′ sud et à la longitude 73° 02′ ouest. Il se trouve à la frontière enchantée de la Patagonie méridionale, là où la province argentine de Santa Cruz (département de Lago Argentino) embrasse la province chilienne de Última Esperanza, dans la région de Magallanes et de l’Antarctique chilien.
C’est le sommet sacré du massif du Fitz Roy, un royaume d’aiguilles de granit et de crêtes glacées, disposées en deux chaînes majestueuses qui s’étendent du nord au sud. La chaîne du Fitz Roy est un tableau de géants de pierre, tels que les Aiguilles Guillaumet, Mermoz, Val Biois, et bien sûr, le mont Fitz Roy lui-même, accompagnés des aiguilles Poincenot, Rafael Juárez et Saint-Exupéry. En parallèle, la chaîne du Cerro Torre se profile avec des titans tels que les monts Pollone, Piergiorgio, Domo Blanco, les aiguilles Cuatro Dedos, Bífida, Standhardt, la Torre Egger et le cerro Torre. Ces deux chaînes sont séparées par les glaciers Torre et Grande, le couronnement glacé de cette couronne rocheuse.
Ce royaume de pierre et de glace est baigné à l’ouest par la calotte glaciaire du Campo de Hielo Sur, un océan gelé qui s’étend à perte de vue. À l’est, le massif est bordé par la vallée verdoyante du Río de las Vueltas, où serpente le río Fitz Roy, fraîchement né des glaciers et des lagunes de la région. Au nord, la vallée du Río Eléctrico, alimentée par la Laguna Eléctrica et les glaciers Fitz Roy et Marconi, offre un spectacle saisissant. Enfin, au sud, la vallée du Río Tunel, nourrie par le lago Tunel et les glaciers Río Tunel et de Quervain, offre une échappatoire vers le Paso del Viento qui mène au Campo de Hielo Sur.
Le Fitz Roy est une véritable boussole pour l’aventurier, pointant vers les quatre points cardinaux, chaque direction offrant une nouvelle aventure à travers des paysages sculptés par le temps et les éléments.
Le Fitz Roy : Un Ballet de Microclimats et d’Éléments Indomptés
La toile météorologique qui entoure le massif du Fitz Roy est complexe et en constante évolution. Dressant une muraille entre le vaste champ de glace patagonien à l’ouest et la pampa sèche à l’est, le Fitz Roy est une arène de microclimats aux caprices éblouissants et parfois déconcertants.
Dans ce théâtre naturel, le vent d’ouest tient le rôle principal. Tenace et omniprésent, ce vent façonne le climat de la région avec une puissance étonnante, en particulier pendant l’été. Imaginez-vous en plein cœur de la vallée du río Eléctrico, au nord du massif, où des rafales de vent peuvent atteindre la vitesse vertigineuse de 180 km/h. Trois acteurs partagent la scène : un vent froid du nord-ouest qui apporte des averses estivales, un vent d’ouest qui déverse d’abondantes précipitations toute l’année, et un vent tempéré du sud-ouest qui offre des journées claires et sereines.
Le Fitz Roy est également le théâtre d’une chorégraphie de précipitations. Le versant ouest, baigné par les courants humides de l’océan Pacifique, reçoit une pluie abondante, atteignant parfois plus de 5 mètres par an. En revanche, le versant est, influencé par la sécheresse de la pampa argentine, offre un spectacle plus modéré, avec seulement environ 85 cm de précipitations par an à El Chaltén.
Dans ce kaléidoscope climatique, six microclimats distincts se dessinent, chacun avec son propre caractère : de la pampa sèche ensoleillée et venteuse aux marais tempérés, des forêts balayées par le vent à la vallée humide, froide et venteuse, sans oublier le glacier de basse altitude, relativement doux, peu venté et pluvieux, et enfin le Hielo Continental froid, neigeux et venteux.
Les températures au Fitz Roy sont aussi imprévisibles que le reste. Fraîches en général, elles peuvent fluctuer de façon spectaculaire, ajoutant une autre dimension à cette danse des éléments. Du côté ouest, attendez-vous à de fortes précipitations, alors que le côté est, près d’El Chaltén, est plus sec avec une alternance de pluie en été et de neige en hiver.
Pour ceux qui cherchent à explorer ce paysage fascinant, la période de novembre à avril, soit l’été austral, est idéale. Une visite au Fitz Roy par temps clair est une promesse d’une vue imprenable sur ce joyau de la Patagonie.
Un Géant de Granite façonné par la Nature et le Temps
Émergeant de la terre comme un phare de granite, le Fitz Roy évoque la force brute de la nature. Sa silhouette pyramidale, sculptée par des siècles de vents violents, de neige et de glace, raconte une histoire aussi vieille que le temps lui-même.
Ce colosse de pierre est ancré dans la terre par des roches magmatiques, témoins silencieux d’une époque révolue. Son origine remonte à une danse titanesque de plaques tectoniques qui a commencé il y a 100 millions d’années. Au cœur de cette danse, le magma a jailli, se frayant un chemin à travers les fissures, puis s’est solidifié, créant un réseau de granite impénétrable.
Avec le temps, les éléments ont érodé les roches environnantes, dévoilant progressivement la splendeur du Fitz Roy. Ce qui demeure aujourd’hui est un monument à la puissance de la nature, un monolithe qui se dresse avec majesté, défiant le ciel de la Patagonie.
Une Nature Sauvage et Résiliente
Alors que le sommet du Fitz Roy se dresse, dénué de vie, la base de cette montagne abrite un monde de résilience et de beauté rustique. Lors de l’ascension vers le sommet, les randonneurs traversent des forêts basses de hêtres australs, avec leurs feuilles vibrantes et leurs troncs noueux. Le manteau vert des Nothofagus pumilio, Nothofagus antarctica et Nothofagus betuloides se déploie à perte de vue, symbolisant la persévérance de la nature dans ces climats extrêmes.
Au-delà de la forêt, les plaines s’étendent, dominées par une végétation rase et robuste, adaptée pour survivre aux conditions climatiques rigoureuses de la Patagonie. C’est un spectacle austère, mais avec une beauté discrète qui ne peut être ignorée.
Quant à la faune, elle est discrète, mais non moins fascinante. Des créatures petites mais résistantes, comme le rat pygmée de rizière à longue queue et l’akodon à nez jaune, ont trouvé leur niche dans ce paysage. Le renard de Magellan, rusé et adaptable, rôde également dans la région. Les cieux sont surveillés par des aigles majestueux, tandis que quelques lapins se faufilent entre les buissons. Dans le Fitz Roy, la vie persiste, malgré tout.
Le Fitz Roy : Un Voyage à travers les Siècles et les Cimes
Un Voyage à travers le Temps et l’Histoire
Avant même l’arrivée des explorateurs espagnols, le Fitz Roy était déjà un point de repère pour les indigènes Aonik’enk, comme en témoignent les nombreux vestiges archéologiques retrouvés autour du lac Viedma. Cette montagne imposante n’était pas seulement un repère géographique, elle s’inscrivait aussi dans leur mythologie : Elal, le héros principal de la cosmogonie Tehuelche, aurait été déposé au sommet du Fitz Roy par un cygne avant de descendre pour rejoindre la plaine patagonienne.
La première rencontre de l’Occident avec le Fitz Roy remonte probablement à 1782, lorsqu’une expédition dirigée par Francisco de Biedma y Narváez atteint le lac Viedma. Guidée par les indigènes Tehuelches, l’équipe découvre deux montagnes proéminentes, la plus haute étant baptisée Chaltén.
Le Fitz Roy a ensuite été visité en 1834 par l’explorateur britannique Robert FitzRoy. Bien qu’il ne réussit pas à atteindre le sommet, il a pu observer le Chaltén de loin lors de son exploration de l’Amérique du Sud à bord du HMS Beagle.
C’est cependant Francisco Moreno, lors de son expédition en 1877, qui donne à la montagne le nom de Fitz Roy, en hommage à l’explorateur britannique. Moreno était chargé par le gouvernement argentin de délimiter précisément la frontière avec le Chili. Bien qu’il n’était pas certain de la position exacte de la ligne de partage des eaux, le Fitz Roy est resté un point fixe de la frontière dans les traités, une erreur qui a plus tard causé des conflits territoriaux entre les deux pays.
Ce n’est que dans les années 1930 que le massif du Fitz Roy est véritablement exploré, grâce aux expéditions menées par le missionnaire salésien Alberto María De Agostini. Pionnier dans la traversée du champ de glace Sud de Patagonie, il a également fondé un camp de base dans la vallée, plus tard nommé Piedra del Fraile en son honneur, pour poursuivre ses explorations.
L’histoire du Fitz Roy est une chronique d’aventure et de découverte, et chaque visiteur d’aujourd’hui marche sur les traces des explorateurs, des indigènes et des héros mythologiques qui l’ont précédé.
Première ascension : conquête du Géant de Granit
L’histoire de l’ascension du Fitz Roy commence avec l’alpiniste italien Aldo Bonacossa en 1937. Accompagné de son équipe – Titta Gilberti, Leo Dubosc et Ettore Castiglioni – ils parviennent jusqu’au pied de la face Sud du Fitz Roy. Malgré leur expertise, ils sont contraints d’abandonner face aux 400 derniers mètres, d’une technicité redoutable.
Ce n’est que dix ans plus tard que Hans Zechner tente à son tour de vaincre la montagne. Il mène une exploration en 1947, cherchant la voie la plus accessible. De retour en 1948 avec les Italiens Mario Bertone et Nestor Gianolli, ils échouent successivement par le versant sud-est, puis par la crête Nord. Une année plus tard, Zechner tente encore une fois, repérant un couloir de neige potentiellement propice à l’ascension, plus tard baptisé « supercanaleta ».
La victoire sur le Fitz Roy revient finalement aux alpinistes français Lionel Terray et Guido Magnone en 1952. Leur expédition, qui comprend également Jacques Poincenot, Marc Antonin Azéma, René Ferlet, Louis Lliboutry, Louis Depasse et Georges Strouvé, installe son camp de base près de l’actuel village d’El Chaltén. Leur exploration du massif est endeuillée par la mort de Jacques Poincenot lors de la traversée du Río Fitz Roy.
Les alpinistes établissent un camp de base au bord du Río Blanco, qui est toujours utilisé aujourd’hui par les grimpeurs. Par la suite, ils parviennent à la « Brèche des Italiens », point le plus haut atteint par l’expédition de 1937. Après une attente prolongée due au mauvais temps, Terray et Magnone entament l’ascension finale le 1er février. Après une nuit près du « névé de l’araignée », ils reprennent leur ascension et atteignent enfin le sommet à 16h40, marquant ainsi la première ascension réussie du Fitz Roy.
Les Voies Légendaires du Géant Argentin
Les premiers à fouler une nouvelle fois le sommet du Fitz Roy furent José Luis Fonrouge et Carlos Comesaña en 1965. Ils suivirent la « supercanaleta », un chemin de glace de 1800 mètres, détecté 15 ans plus tôt par Hans Zechner, avant de se lancer dans la roche pour atteindre le sommet le 16 janvier.
En 1968, un groupe audacieux de Californiens, Yvon Chouinard, Douglas Tompkins, Dick Dorworth, Chris Jones et Lito Tejada-Flores, tracent une nouvelle voie sur la face Sud du Fitz Roy. Arrivés au pied de la montagne en fin d’année 1968, ils choisissent de grimper par la gauche de la face Sud, passant par la « Brèche des Italiens » puis par le « Col du Cinéaste ». Après une attente de six jours due à une météo défavorable, ils se lancent dans l’ascension et atteignent le sommet le 20 décembre, après trente heures d’escalade intense. Ainsi naquit la « voie des Californiens », désormais la plus empruntée pour atteindre le sommet du Fitz Roy.
Le pilier oriental, haut de 1500 mètres, fut la cible de nombreuses tentatives infructueuses, dont une expédition française en 1967 et deux expéditions italiennes au début des années 1970. En 1974, une expédition suisse parvient à 200 mètres du sommet avant d’être repoussée par le mauvais temps. Finalement, en 1976, l’Italien Casimiro Ferrari et son coéquipier Vittorio Meles atteignent le sommet après six jours d’escalade, marqués par une chute lors de laquelle Ferrari perd plusieurs dents.
Le pilier Nord fut vaincu pour la première fois en 1979 par Renato Casarotto, en hommage à qui le pilier porte aujourd’hui son nom. L’ascension fut réalisée en solo lors de sa troisième tentative, le 1er janvier 1979.
Par la suite, d’autres voies furent ouvertes dans la face ouest du Fitz Roy. En 1979, les Français Jean et Michel Afanassieff, G. Albert, J. Fabre et G. Sourice ouvrent la voie Afanassieff, à gauche de la supercanaleta, et atteignent le sommet le 24 décembre. En 1983, une expédition tchécoslovaque complète une autre voie à droite de la supercanaleta, après de multiples tentatives entravées par le mauvais temps.
La voie franco-américaine (Ruta Franco Argentina) sur la face sud-est est inaugurée le 10 mars 1984 par Alberto Bendinger, Marcos Couch, Pedro Friedrich et Eduardo Brennerapertura, et devient la voie normale.
En février 2014, les grimpeurs américains Tommy Caldwell et Alex Honnold réalisent la première traversée du massif du Fitz Roy en quatre jours, une prouesse qui leur vaut le Piolet d’or 2015.
En 2021, Sean Villanueva O’Driscoll réitère cette traversée intégrale du massif, mais cette fois en solo. Du 5 au 10 février, il affronte une série de sommets défiants, dont les aiguilles Guillaumet et Mermoz, le Fitz Roy, les aiguilles Poincenot, Rafael Suarez, Saint-Exupéry et de l’S. Pour cette réalisation historique, baptisée « Moonwalk Traverse », O’Driscoll reçoit un Piolet d’or, reconnaissant ainsi son exploit comme une véritable prouesse dans le monde de l’alpinisme.
Conquérir le Fitz Roy : Entre Défi Technique et Force de la Nature
Bien que le Fitz Roy ne soit pas le plus haut des sommets, sa réputation d’être l’un des plus redoutables de la planète est bien méritée. Le granite résistant qui compose la montagne demande une expertise en escalade, tandis que les conditions météorologiques extrêmes ajoutent un défi supplémentaire.
Février 1952 marque une date historique : Guido Magnone et Lionel Terray sont les premiers à conquérir le Fitz Roy. Cette prouesse, qui a eu un écho mondial, a placé le Fitz Roy au panthéon des montagnes emblématiques. Sa proximité avec le premier village en fait un sujet de photo populaire, tout en restant un défi insurmontable pour beaucoup, avec sa face majestueuse et abrupte. Pendant longtemps, le Fitz Roy et le Cerro Torre ont été entourés de mystère, leurs sommets souvent inaccessibles en raison des conditions météorologiques imprévisibles. Cependant, les prévisions météorologiques sont devenues plus fiables ces dernières années, permettant aux alpinistes d’anticiper et de planifier leur ascension lors des jours de beau temps, éliminant ainsi les attentes prolongées dans des conditions épouvantables qu’ont connues Terray et Magnone.
Atteindre le sommet du Fitz Roy nécessite une solide expérience en mixte, neige et glace, sans oublier une forme physique irréprochable pour transporter tout le matériel nécessaire. L’ascension du sommet, majoritairement rocheux, requiert des compétences d’escalade allant de 5+ à 6a+. Les sections les plus ardues nécessiteront probablement de l’escalade artificielle. Il est crucial de maîtriser le cramponnage dans des pentes atteignant jusqu’à 70°, ainsi que les techniques de rappel.
Une expérience dans les grandes voies granitiques, semblable au Grand Capucin, est un atout. Etre à l’aise avec un niveau 6a en granit est impératif. Les alpinistes doivent être capables de porter un sac à dos d’au moins 15 kg pendant plusieurs jours. Lors de l’établissement du camp d’altitude, des charges supplémentaires liées au matériel collectif seront à prévoir. Pour cette expédition, un guide supervisera deux participants. Une liste de courses préalables est exigée lors de l’inscription, et en cas de doute, une course préliminaire peut être organisée.
Fitz Roy à Pied : Explorations Panoramiques dans la Cordillère des Andes
Le Mont Fitz Roy, l’un des joyaux de la cordillère des Andes, offre aux randonneurs une toile de fond spectaculaire pour leurs aventures pédestres. Plusieurs sentiers, dont de nombreux partant d’El Chaltén, offrent des vues époustouflantes sur ce sommet majestueux, surtout lorsque le ciel est clair.
Laguna de Los Tres
L’un des parcours les plus prisés est celui menant à la Laguna de Los Tres, nichée au pied du Cerro Fitz Roy. Ce trajet de 6 heures aller-retour vous mène au mirador Maestri, un des meilleurs spots pour contempler le sommet. Au départ d’El Chaltén, suivez la rue « Los Loicas » vers le sud, puis prenez le sentier à gauche près de l’édifice rouge, qui vous mènera à travers un paysage de pampa aux teintes ocre, de forêts et de zones humides, appelées « mallin » en espagnol. Les contrastes de couleurs entre le sable, l’herbe jaune, le bois sec, les rivières cristallines et les rochers offrent un tableau d’une beauté fascinante.
Laguna Torre
Le trek vers la Laguna Torre est une autre pépite de la Patagonie. Cette randonnée de 21 à 24 km, avec un dénivelé de 650 mètres, se réalise en 6 à 7 heures. Le sentier commence à 1 km du centre d’El Chalten et traverse une forêt de lenguas, arbres typiques de la région, avant d’atteindre la rivière Fitz Roy et la cascade Margarita. La montée d’une moraine abrupte vous mène au mirador du Cerro Torre, offrant une vue inoubliable sur le Cerro Torre et son célèbre « champignon » de neige, ainsi que sur le sommet du Fitz Roy.
La Loma del Pliegue Tumbado
Enfin, l’itinéraire de la Loma del Pliegue Tumbado est une randonnée de 8 à 10 heures qui offre certaines des plus belles vues panoramiques de la région. Cette aventure en pleine nature vous fera découvrir les trésors cachés de cette partie de l’Argentine, un paradis pour les amateurs de plein air.
Quoi voir dans le massif du Fitz Roy
Campo del Hielo Sur
Le Campo del Hielo Sur, également connu sous le nom de « Hielo Continental Patagónico » en Argentine et « Campo de Hielo Sur » au Chili, est un vaste champ de glace continental situé dans les Andes patagoniques, le long de la frontière argentino-chilienne. Il s’agit de la troisième plus grande étendue de glace au monde, après l’Antarctique et le Groenland, et la plus vaste de toutes les régions continentales non polaires qui peuvent être atteintes par voie terrestre.
Cette impressionnante étendue de glace, qui s’étire sur une distance de 350 km du nord au sud, entre les latitudes 48º20′ S et 51º30′ S, couvre une superficie totale de 16 800 km². La majeure partie de cette surface, soit 14 200 km², se trouve du côté chilien de la frontière, tandis que les 2 600 km² restants appartiennent à l’Argentine. Les limites exactes de cette région sont toujours en cours de délimitation entre les deux pays, conformément à un accord signé en 1998.
Le Campo del Hielo Sur est à l’origine de 49 glaciers, parmi lesquels se trouvent certains des plus célèbres de la région, tels que les glaciers Upsala (902 km²), Viedma (978 km²), Perito Moreno (258 km²) en Argentine, et Jorge Montt, Pío XI (le plus grand de l’hémisphère sud en dehors de l’Antarctique, avec 1265 km²), O’Higgins, Bernardo, Tyndall, et Grey au Chili.
De plus, une grande partie de ce champ de glace est protégée, car elle fait partie de plusieurs parcs nationaux : les parcs Bernardo O’Higgins et Torres del Paine au Chili, ainsi que le parc Los Glaciares en Argentine. Ces régions offrent aux visiteurs une occasion unique d’explorer ce paysage spectaculaire et de découvrir l’incroyable diversité de la vie sauvage qui s’y trouve.
Glacier de Viedma
Niché entre l’Argentine et le Chili, le glacier Viedma se distingue comme le deuxième plus grand glacier du parc national Los Glaciares, après le glacier Upsala. En dépit de son emplacement sur une frontière toujours en discussion, la majesté de cette mer de glace est indéniable.
Le glacier, qui s’étend sur une superficie totale de 1 054 km², est bordé par un front de glace impressionnant qui plonge directement dans le lac Viedma, situé du côté argentin. Ce mur de glace, qui s’élève à 50 mètres de hauteur et s’étend sur 1 250 mètres de large, est un spectacle véritablement fascinant pour ceux qui ont la chance de le voir de près.
Le glacier Viedma est alimenté par le vaste champ de glace Sud de Patagonie et serpente entre le Cerro Huemul et le Cerro Campana, deux sommets majestueux des Andes patagoniques. À son extrémité, le glacier agit comme un barrage naturel, retenant les eaux de ruissellement et formant un lac pittoresque.
Un autre élément intrigant du glacier Viedma réside dans ce qui se trouve en dessous : le volcan Viedma. Sa dernière éruption remonte à 1988, un rappel puissant de l’activité géologique sous-jacente dans cette région d’une beauté à couper le souffle. Explorer le glacier Viedma est sans doute une aventure inoubliable pour tout amateur d’outdoor.
Lac del Desierto
Baptisé Lac du Désert ou Lago del Desierto, ce havre naturel est niché dans le département de Lago Argentino, province de Santa Cruz, en Argentine. Situé à proximité du majestueux Monte Fitz Roy et du lac O’Higgins/San Martín, ce lieu est un véritable joyau caché de la Patagonie.
Cependant, cette beauté naturelle a été pendant de nombreuses années le théâtre d’un conflit territorial entre l’Argentine et le Chili. Cette dispute a atteint son paroxysme le 6 novembre 1965, lorsqu’une escarmouche a éclaté entre 40 à 90 membres de la gendarmerie argentine et quatre carabiniers chiliens. Cette confrontation malheureuse a entraîné la mort d’un lieutenant et la blessure d’un sergent.
Finalement, après des années de tensions, la dispute a été résolue en faveur de l’Argentine en 1994 par un arbitrage international. Aujourd’hui, le lac est un paradis pour les amateurs de plein air, offrant une tranquillité sereine et une vue imprenable sur le paysage montagneux environnant. Un arrêt au Lac du Désert est certainement un incontournable pour quiconque visite le massif du Fitz Roy.
Votre aventure vers le Fitz Roy commence ici
L’adorable bourgade d’El Chaltén est votre point de départ vers le magnifique Mont Fitz Roy.
Par les airs
Commencez votre voyage avec un vol international jusqu’à la vibrante Buenos Aires, puis embarquez pour un vol domestique à destination d’El Calafate. De là, empruntez la mythique Route 40 en bus, en taxi ou avec une voiture de location pour vous immerger dans la splendeur d’El Chaltén.
Par la route
Si vous arrivez du Sud ou du Nord, préparez-vous à un trajet pittoresque sur la Route Nationale (RN) n°40 (215 km), suivie de la Route Provinciale (RP) n°23. En provenance de l’Est, vous parcourrez un mélange de RP n°3, n°288, n°40 et n°23.
En bus
Pour ceux qui partent d’El Calafate, plusieurs bus quotidiens vous conduiront directement au pied du Fitz Roy en environ trois heures.
Si vous arrivez de Bariloche ou du Nord, prenez place à bord d’un bus traversant la légendaire Ruta 40, la route iconique des Andes argentines. Préparez-vous à une traversée épique de 10 à 12 heures.
À votre arrivée, vous trouverez le terminal de bus d’El Chaltén idéalement situé à l’extrémité sud du village, juste avant le pont.
Prêt pour l’aventure ?
Le Fitz Roy, imposant monolithe granitique et véritable icône de la Patagonie, ne cesse d’inspirer l’émerveillement. Avec ses voies d’escalade défiantes et ses sentiers de randonnée offrant des panoramas à couper le souffle, il attire les amoureux de la nature et les aventuriers du monde entier. Du Campo de Hielo Sur, qui étend ses glaciers aux pieds du Fitz Roy, jusqu’au lac du Désert, joyau serti dans un écrin de montagnes, chaque angle de vue, chaque point de départ offre une nouvelle perspective, une nouvelle aventure à vivre.
C’est un lieu où le passé et le présent se rencontrent, où les légendes des peuples indigènes se mêlent à l’histoire de l’exploration moderne. Les randonneurs suivent les traces laissées par les pionniers du passé, chaque pas en avant étant un hommage à ceux qui ont bravé les éléments pour révéler la beauté sauvage de cette région.
L’arrivée à El Chaltén, ce village de montagne qui sert de porte d’entrée au mont Fitz Roy, sonne comme une invitation à l’aventure. Que ce soit en avion, en voiture ou en bus, le voyage pour atteindre ce lieu magique fait partie intégrante de l’expérience.
Le Fitz Roy vous attend. Il invite tous les esprits aventuriers à venir défier ses pentes, à explorer ses sentiers, à admirer ses paysages à couper le souffle. Préparez-vous, prenez vos chaussures de randonnée, vos équipements d’escalade et votre appareil photo. Le Fitz Roy est prêt à vous offrir l’aventure d’une vie.
Alors, êtes-vous prêt à répondre à son appel ?