Jacques Balmat ou « Mont-Blanc » est né en 1762 dans la vallée de Chamonix.
Le 8 août 1796, avec son associé, le docteur Michel-Gabriel Paccard, il marque l’histoire avec la première ascension du Mont-Blanc.
Jacques Balmat conduit Horace-Bénédict de Saussure au sommet de la montagne l’année suivante.
C’était un chasseur de chamois et de cristal mais avant tout un homme amoureux des montagnes chamoniardes. Il a participé à la création de la célèbre « Compagnie des Guides » à Chamonix, étant l’un des premiers guides.
Ajoutant à la légende, il est mort d’une mort mystérieuse.
De la chasse au quartz à la chasse à la plus haute montagne d’Europe
Jacques Balmat est né le 19 janvier 1762, au hameau « Les Pélerins », dans la vallée de Chamonix. Deux ans plus tôt, Horace-Bénédict de Saussure, contemplant le Mont-Blanc, avait promis une récompense à celui qui trouverait un chemin jusqu’au sommet de la montagne.
Balmat est né dans une famille de paysans. La vie paysanne est rude dans la vallée : récolter des récoltes faibles à cause de l’altitude et du terrain escarpé, gérer la transhumance chaque année, couper du bois… « Balmat » est un nom assez courant dans la région, mais Jacques Balmat était différent. Il était instruit et savait lire et écrire.
Il était chasseur de chamois et de cristal. Alors qu’il avait une réputation (il vendit un minerai de quartz à Goethe en 1779), ce qu’il pouvait gagner de ces activités ne suffisait pas à subvenir aux besoins de sa famille. Attiré par le défi et la récompense du Saussure, il décide de mettre ses compétences au service d’un autre objectif : l’ascension du Mont-Blanc.
La révélation de Jacques Balmat et la première ascension
Un jour, il croise un groupe de 3 grimpeurs qui vont bivouaquer à la Montagne de la Côte . Ils sont en route pour rejoindre deux autres guides, de St Gervais, au sommet de l’ Aiguille du Gouter .
Balmat les rejoint. Malgré leurs réticences, Jacques Balmat les pousse jusqu’au Dôme du Gouter, puis vers le sommet du Mont-Blanc. Balmat se retrouve à califourchon sur une arête très exposée, pour s’apercevoir que son groupe l’a abandonné. Il décide de rebrousser chemin.
Comme il est trop tard pour regagner le campement, il est obligé de passer la nuit sur le glacier en tapant du pied pour s’assurer qu’il ne gèle pas. Alors que cette nuit semble interminable et douloureuse, il en grandit : il apprend qu’on peut passer la nuit sur un glacier et il sait désormais que le Mont-Blanc est à sa portée.
Il commence à chercher un partenaire. Il choisit le Dr Paccard, qui a soigné sa fille auparavant. Balmat savait qu’il était un alpiniste expérimenté. Michel-Gabriel Paccard acquiesce rapidement.
Ils décident d’être très discrets sur leurs projets et conviennent de se séparer et de se retrouver au bivouac de la Montagne de la Côte. Pour leur ascension, ils n’avaient ni corde, ni piolet, ni crampons. Leur seul outil est un Alpenstock, une longue perche en bois . Ils transportent également une charge d’équipement scientifique comprenant un baromètre, un thermomètre et un télescope.
Le 8 août 1786, ils quittent le bivouac vers 4 heures du matin. A 18h23, ils atteignent ensemble le sommet de « la Taupinère » (« taupinière ») comme Balmat appelait le Mont-Blanc. Paccard s’est assuré que deux témoins les suivaient depuis la vallée à l’aide d’un télescope. Il prend aussi son temps pour prendre quelques mesures. Il est 18h57 lorsque les deux hommes quittent le sommet.
En descendant, Paccard perd le chapeau qui le protège du soleil. Aidé par Balmat, il arrivera presque aveugle dans la vallée.
La fin de l’amitié Balmat/Paccard et la deuxième ascension
Le récit de la première ascension du Mont Blanc a été progressivement démenti et manipulé pour valoriser un homme (Balmat) et rabaisser son compagnon (Paccard).
L’instigateur de cette fausse déclaration était Marc-Théodore Bourrit, un autre voyageur alpin qui n’avait lui-même pas réussi à trouver un itinéraire vers le sommet du Mont Blanc et qui a écrit des récits de l’ascension réussie dénigrant le rôle joué par Paccard et promouvant Balmat comme le leader « plus courageux et plus en forme ». . En fait, c’était Paccard qui était le chef des deux et qui avait atteint le sommet le premier. Malheureusement, le mal était fait maintenant, et Balmat continuait à se vanter d’une manière vaniteuse de sa part dans l’ascension, et Chamonix a choisi de le croire. Cela a rompu l’amitié Paccard/Balmat.
Il appartient à Balmat de conduire Saussure au sommet le 3 août 1787. Il y trouvera sa véritable consécration. Le Roi de Sardaigne (Chamonix appartenait au royaume de Sardaigne) lui décerne le nom de « Balmat le Mont-Blanc ». Cela lui confère une forte notoriété.
Malgré son nouveau statut, Balmat ne changera pas son mode de vie. Il gravira 11 fois le Mont-Blanc, avec des clients comme guide ou pour son propre plaisir. Il conduira Marie Paradis en 1809 au sommet de la montagne. Elle deviendra la première femme à gravir avec succès les plus hautes montagnes des Alpes.
Jacques Balmat gravit le Mont-Blanc, pour la dernière fois, en 1817. En 1821 lorsque la « Compagnie des Guides de Chamonix » est créée, son nom est le premier des 34 guides.
Il meurt dans la montagne à 72 ans. Personne ne retrouvera jamais son corps.