Un bâton en bois sur le Mont-Blanc
Jacques Balmat et son confrère le Docteur Paccard furent les premiers à gravir le Mont-Blanc en 1786 avec succès. Ils portaient un alpenstock avec eux. C’est un long bâton en bois à pointe d’acier, utilisé par les alpinistes. Il est considéré comme l’ancêtre du piolet moderne.
Le bâton d’escalade était en bois de hêtre, d’if ou de sapin. Ils présentent tous des caractéristiques différentes (poids et rigidité).
L’alpenstock de Balmat était un gros bâton de 3 mètres. Lorsque Saussure fit son ascension (en août 1787), il en avait un de 2,6 mètres avec lui. Bien que personne ne connaisse son inventeur, l’alpenstock a été le premier outil universellement utilisé par les alpinistes.
L’Alpenstock et le plus ancien piolet
Josias Simmler, théologien et classiciste suisse, auteur du premier livre consacré uniquement aux Alpes (XVIe siècle), mentionnait déjà l’existence et l’utilisation de l’Alpenstock (« l’alpinus baculus »).
Il est utilisé comme support dans les pentes raides ou pour sonder les glaciers et les crevasses. En raison de sa longueur, l’alpiniste l’utiliserait également pour aider un autre grimpeur. L’Alpenstock n’est pas un outil de martelage ni d’ancrage. Les alpinistes utilisaient très souvent une petite hache pour tailler des marches dans la neige ou la glace par exemple.
Dès le XVIIIe siècle, l’association de l’Alpenstock et du piolet donne naissance aux premiers piolets.
Jusqu’en 1870, l’habitude était pour le guide d’utiliser un piolet et pour le touriste d’utiliser l’alpenstock. La longueur de la perche avait beaucoup diminué. En 1875, l’Alpenstock était un bâton de bois de 1,8m à 2m, tel que décrit par la Société de Tourisme Dauphiné. Fabriqué en bois résistant, il doit permettre au grimpeur de se tenir dessus sans le casser.
Sa fin
Alors qu’il était encore utilisé par certains, dans certaines vallées, l’alpenstock a disparu des montagnes après la Seconde Guerre mondiale.
L’une des dernières histoires impliquant l’ancêtre du piolet est l’évasion du caporal Anton Hörnle des Gebirgsjäger (« chasseurs de montagne »). Il est fait prisonnier à l’hiver 1944-45 par des alpinistes français, Jacques Boell, un officier des troupes alpines, Alain Le Ray, et le capitaine Stéphane.
Alors que l’alpiniste allemand se trouvait sur la « pointe de Ronce » (3 612 m), il se fait arrêter par le groupe français. Après avoir passé du temps ensemble, Anton Hörnle, profite d’un bref moment d’inattention, pour saisir son alpenstock et dévaler une pente très raide (plus de 40 degrés), perdant les soldats français derrière lui.
Bien qu’utilisé pendant des siècles, le piolet plus moderne a rapidement remplacé l’alpenstock en toutes occasions.