L’Annapurna est un massif montagneux composé de six sommets remarquables, S’élevant majestueusement au cœur de l’Himalaya népalais. Son point culminant, l’Annapurna I, atteint 8 091 mètres d’altitude, plaçant cette montagne au rang de dixième plus haut sommet de notre planète.
Écrit en devanagari comme अन्नपूर्णा, Annapūrṇa est un toponyme d’origine sanskrite, népalaise et nepalbhasha. Il se compose de deux éléments : anna, signifiant « nourriture », et pūrṇa, désignant la « mère ». Ainsi, le nom Annapūrṇa évoque la « mère nourricière » ou la « mère de la plénitude ».
Ce massif emblématique est également lié à la déesse Parvati, surnommée la « femme de la montagne ». Dans les récits mythologiques, elle est souvent associée à la protection et à l’abondance, reflétant ainsi le rôle nourricier et bienveillant de l’Annapurna dans la vie des populations locales.
Au coeur de l’Himalaya : le majestueux massif de l’Annapurna
Niché au cœur de l’Himalaya et du Népal, l’Annapurna se dresse majestueusement au nord-ouest de Katmandou. Situé entre le Dhaulagiri à l’ouest et le Manaslu à l’est, il se déploie au sud du Mustang.
Ses frontières naturelles sont délimitées par le col Thorong et les vallées de la Thorong Khola et de la Marsyangdi Khola au nord et à l’est, tandis qu’au sud s’étendent de vastes vallées abritant notamment la ville de Pokhara. À l’ouest, la vallée de la Gandaki vient compléter ce panorama enchanteur.
Le massif de l’Annapurna est parsemé de multiples crêtes, sur lesquelles se dressent fièrement les sommets les plus élevés. La crête principale, l’Annapurna Himal, rassemble les imposants Annapurna I (8 091 m), II (7 937 m), III (7 555 m), IV (7 525 m) et Sud (7 219 m), ainsi que le Bahara Shikhar (7 647 m), le Khangsar Kang (7 485 m), le Gangapurna (7 454 m), le Lamjung Himal (6 983 m), le Gandharba Chuli (6 248 m) et le Machapuchare (6 993 m).
Depuis le Khangsar Kang, la crête de la Grande Barrière s’étend vers le nord-ouest, menant au pic Tilicho (7 134 m) où elle se divise en deux : le Nilgiri Himal, qui s’étire vers le sud-ouest et abrite les sommets Nilgiri Nord (7 062 m), Central (6 940 m) et Sud (6 839 m), et le Muktinath Himal, qui se prolonge vers le nord jusqu’au Khatug Kang (6 484 m), en passant par le col Mesokantu (5 121 m).
Conquêtes et exploits sur les sommets emblématiques de l’Annapurna
Annapurna I : Conquête historique
Surplombant les cieux à 8 091 mètres d’altitude, l’Annapurna I se dresse majestueusement, offrant un défi tentant aux aventuriers en quête d’exploits extraordinaires. Cette montagne emblématique a été conquise pour la première fois le 3 juin 1950, lorsque Louis Lachenal et Maurice Herzog ont bravé les éléments pour atteindre son sommet. Ainsi, l’Annapurna I détient l’honneur d’être le premier sommet de plus de 8 000 mètres à être gravi, marquant une étape historique dans l’univers de l’alpinisme.
L’expédition française à l’Annapurna de 1950, dirigée par Maurice Herzog, avait pour objectif de réaliser la première ascension d’un sommet dépassant les 8 000 mètres. Parmi les membres de l’équipe se trouvaient Louis Lachenal, Gaston Rébuffat, Lionel Terray, Marcel Ichac (cinéaste), Jean Couzy, Marcel Schatz, Jacques Oudot (médecin), Francis de Noyelle (diplomate) et Adjiba (sherpa). Cette équipe audacieuse a permis à Maurice Herzog et Louis Lachenal d’atteindre le sommet de l’Annapurna, ouvrant la voie à de futures conquêtes himalayennes.
Cette expédition succédait à une tentative infructueuse en 1936, dirigée par Henry de Ségogne, qui avait également pour but de gravir un sommet de plus de 8 000 mètres dans le Karakoram, mais qui avait échoué en raison de l’interdiction d’entrer au Népal.
L’ascension de l’Annapurna a été largement médiatisée en France, notamment grâce à la couverture de Paris Match, au film « Victoire sur l’Annapurna » de Marcel Ichac et au livre « Annapurna, premier 8000 » de Maurice Herzog. Ce récit, vendu à plus de 20 millions d’exemplaires, a suscité la controverse, en particulier en ce qui concerne le rôle que Maurice Herzog aurait attribué à lui-même. Toutefois, un ouvrage récent éclaircit une grande partie de la polémique qui a éclaté dans les années 1990, certaines accusations contre Herzog étant infondées. Louis Lachenal, quant à lui, présente une version légèrement différente de l’expédition dans ses « Carnets du vertige », offrant une perspective alternative sur cet événement marquant de l’histoire de l’alpinisme.
Annapurna II : La quête des géants par trois voies légendaires
Le majestueux Annapurna II, culminant à 7 935 mètres, se dresse non loin du sommet principal, ajoutant à la splendeur du massif. Ce géant de pierre et de glace a été conquis par trois itinéraires distincts, témoignant de la détermination des alpinistes.
En 1960, Chris Bonington, Dicky Grant et Ang Nyima ont triomphé de l’arête Ouest, partant de l’Annapurna IV. Puis, en 1973, une équipe japonaise a bravé le versant Nord, ajoutant une nouvelle route à la légende de l’Annapurna II.
Enfin, en 1983, une expédition australienne a relevé le défi de l’éperon Sud, considéré comme la voie la plus difficile pour atteindre ce sommet en raison des 300 derniers mètres rocheux.
Annapurna III : Conquête audacieuse et détermination sur les flancs du géant himalayen
S’élevant à 7 577 mètres d’altitude, l’Annapurna III se dresse avec fierté parmi les géants himalayens. Ce sommet fut conquis pour la première fois en 1961, par le biais de son versant Nord.
En 1976, John Whittock et Linda Rutland ont également triomphé de cette face, écrivant une nouvelle page dans l’histoire de l’alpinisme. Cette ascension audacieuse, réalisée en style alpin, a nécessité pas moins de quatorze bivouacs, témoignant de l’endurance et de la détermination des grimpeurs face à ce défi de taille.
Annapurna IV : Entre ascensions accessibles et prouesses audacieuses sur les pentes himalayennes
Dominant le paysage à 7 525 mètres, l’Annapurna IV est considéré comme un sommet relativement accessible parmi les géants de l’Himalaya.
De nombreux alpinistes ont emprunté la voie originale allemande de 1955 sur l’arête Ouest, couronnée de succès à plusieurs reprises. Néanmoins, l’ascension de 1976 de la face Sud, réputée pour sa pente extrêmement raide et ses avalanches, demeure une véritable prouesse.
Les courageux Allemands Pitt Schubert et Heinz Baumann ont triomphé de cette face lors d’une ascension épique. Après treize jours de montée en technique alpine, leurs coéquipiers, convaincus de leur disparition tragique, ont entamé la descente et abandonné les camps d’altitude.
Gangapurna : Conquêtes et défis au cœur du massif de l’Annapurna
Perché à 7 455 mètres, le Gangapurna trône fièrement dans le massif de l’Annapurna. Longtemps confondu avec l’Annapurna III, il est en réalité séparé de ce dernier par une vallée glaciaire vertigineuse.
Le 6 mai 1965, une expédition allemande menée par G. Hauser a réussi la première ascension de ce sommet. En 1970, une équipe japonaise dirigée par Sumi Kiyoshi Shimizu a renouvelé cet exploit, mais au prix de la vie de huit membres de l’expédition, emportés par une avalanche.
Au printemps 1974, le Gangapurna a été gravi pour la troisième fois par une autre expédition japonaise, cette fois emmenée par Toshio Moshi.
Annapurna Sud : Exploits et conquêtes sur un sommet emblématique
Dressé à 7 219 mètres d’altitude, l’Annapurna Sud, également connu sous les noms de Modi Peak ou Moditse, constitue un autre sommet emblématique du massif.
L’exploration japonaise menée par H. Higuchi a marqué la première victoire sur ce sommet en 1964. Le 27 octobre 1970, Gérard Devouassoux, Maurice Gicquel, Yvon Masino et Georges Payot ont relevé le défi de la face nord, ajoutant une nouvelle page à l’histoire de l’alpinisme.
Finalement, en 1974, l’arête sud-est a été conquise par une autre expédition japonaise, démontrant une fois de plus l’attrait irrésistible de l’Annapurna Sud pour les aventuriers du monde entier.
Annapurna : Descente historique à ski et hommage à la bravoure
En 1979, après avoir triomphé du Pic Lénine situé dans le massif du Pamir et en être descendus à ski, Bernard Germain et ses compagnons d’aventure, Lucien Adenis, Michel Berquet, Jean-Louis Georges, Yves Morin, Benoit Renard et Henri Sigayret, se sont lancés un nouveau défi : gravir l’Annapurna (8 091 m) par la face nord et en descendre à ski. Leur périple commence à Paris le 7 mars, en direction de Katmandou, où ils sont confrontés au choc des cultures avant de poursuivre en camion jusqu’à Pokhara.
Au terme de quatorze jours de marche, les aventuriers arrivent au pied de l’Annapurna et établissent leur camp de base à 4 400 mètres d’altitude. Pendant douze jours, ils luttent contre les avalanches et les vents violents pour atteindre le sommet sans oxygène le 30 avril. Ils deviennent ainsi les premiers alpinistes à réaliser l’exploit de descendre cette montagne à ski.
Mais cette expédition victorieuse sera aussi marquée par la tragédie, car Yves Morin perdra la vie lors de la descente. Cette aventure exceptionnelle a été récompensée par le Prix de la presse au Festival International d’Aventures vécues de La Plagne et le Grand Prix du Festival de Saint-Sébastien.
Première hivernale, 1987
Le 3 février 1987 marque un tournant mémorable et emblématique dans l’histoire de l’alpinisme : la première ascension hivernale de l’Annapurna. Jerzy Kukuczka, un alpiniste polonais d’exception, et son compatriote Artur Hajzer ont réalisé cet exploit retentissant. Réputé pour sa capacité à résister aux conditions les plus extrêmes et son désir inépuisable de conquérir les plus hauts sommets en ouvrant de nouvelles voies, Kukuczka est devenu une véritable légende de l’alpinisme himalayen.
Cette prouesse sur l’Annapurna en hiver s’est avérée cruciale dans sa quête des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres, un défi qui l’obsédait depuis ses débuts. Bien que confronté à une compétition féroce avec Reinhold Messner, qui a accompli cet exploit un an avant lui, Kukuczka n’a pas renoncé. Aux côtés d’Hajzer, ils ont défié les éléments et atteint le sommet de l’Annapurna en quelques jours seulement, malgré une tempête de neige impitoyable qui les a assaillis lors de la dernière étape de leur ascension.
Cette victoire emblématique témoigne non seulement de la persévérance et du talent hors normes de Kukuczka, mais également de la puissance de l’alpinisme polonais. Cet épisode marquant de l’histoire de la montagne continue d’inspirer les grimpeurs du monde entier.
Première descente intégrale à ski
Davo Karnicar, un alpiniste slovène talentueux, a réalisé l’exploit à 8 000 mètres le 29 avril 1995, en réussissant la première descente intégrale à ski de l’Annapurna avec son frère Andrej. Avant de s’attaquer aux géants himalayens, Karnicar a acquis de l’expérience en participant à des compétitions de ski pour l’équipe nationale yougoslave et en s’attaquant à des pentes raides dans les Alpes, notamment dans la face nord-est de l’Eiger et la face est du Cervin.
Un an après sa performance à l’Annapurna, Karnicar a tenté pour la première fois de descendre l’Everest à ski, mais une violente tempête l’a empêché d’atteindre le sommet et lui a coûté deux doigts de la main gauche. Cependant, ce sportif de l’extrême originaire de Jezersko, une petite ville du nord de la Slovénie, n’a pas renoncé. En 2000, il est revenu à l’Everest et, après avoir atteint le sommet, il a réalisé une descente intégrale à ski en seulement 4 heures et 30 minutes, malgré quelques moments effrayants au ressaut Hillary et dans la cascade de glace. Cette descente légendaire a fait de lui le premier skieur à accomplir cet exploit.
Ascension du dixième géant et trek mythique
Alpinisme : L’ascension audacieuse du dixième géant
Prêt pour l’ascension de l’Annapurna, culminant à 8 091 mètres, les alpinistes chevronnés s’attaquent au dixième plus haut sommet de la planète, bien conscients des risques inhérents à l’Himalaya. L’ascension de la face nord, réalisée par Maurice Herzog et le guide Louis Lachenal en 1950, présente de nombreux défis.
L’itinéraire serpente le long d’un immense glacier, où les risques objectifs restent élevés. Les pentes supérieures, bien que moins exposées, peuvent se révéler très avalancheuses en cas de chutes de neige abondantes. La clé du succès d’une telle expédition réside avant tout dans la rapidité d’ascension, permettant de minimiser le temps d’exposition aux dangers objectifs.
Résumé du programme d’expédition :
- Jour 1 & 2 : Départ d’Europe et arrivée à Katmandou avec transfert à l’hôtel.
- Jour 3 : Katmandou – découverte de la ville.
- Jour 4 : Vol de Katmandou à Pokhara.
- Jour 5 : Trajet en voiture de Pokhara à Tatopani.
- Jour 6 : Transfert en hélicoptère de Tatopani au camp de base de l’Annapurna.
- Jour 7 à 39 : Ascension de l’Annapurna I.
- Jour 40 : Transfert en hélicoptère du camp de base à Tatopani.
- Jour 41 : Trajet en voiture de Tatopani à Pokhara et vol retour à Katmandou.
- Jour 42 : Katmandou – journée libre.
- Jour 43 : Vol retour vers l’Europe.
- Jour 44 : Arrivée en Europe.
Un trek mythique, le tour des Annapurnas
Le massif de l’Annapurna est le théâtre d’un trek historique et renommé, connu sous le nom de Tour des Annapurnas. Toutefois, la plupart des randonneurs se contentent généralement de parcourir la moitié nord du trek, la plus élevée, entre Chame et Jomosom.
L’Annapurna est un sommet mythique parmi les plus hautes montagnes de l’Himalaya. Culminant à 8 091 mètres, il représente un objectif majeur pour les trekkeurs au Népal. Quel que soit votre niveau, explorer les Annapurnas est une expérience authentique et accessible à tous. Le trek du Tour des Annapurnas, qui varie entre 1 000 et 5 000 mètres d’altitude, offre un voyage inoubliable, sur les traces de Maurice Herzog, premier homme à atteindre ce sommet en 1950.
Le 3 juin 1950, Maurice Herzog et Louis Lachenal parviennent au sommet de l’Annapurna, à 8 091 mètres d’altitude. Ils sont les premiers à conquérir un sommet himalayen, dévoilant ainsi les mystères de cette chaîne de montagnes jusque-là interdite aux étrangers. Pour les amoureux de la nature, des randonnées et treks au Népal, durant 13 à 20 jours, avec un guide ou en totale liberté, sont une source inépuisable d’inspiration dans ces lieux magiques.
Tour des Annapurnas
Réaliser le tour des Annapurnas en deux semaines est un rêve partagé par de nombreux trekkeurs. La progression se fait lentement vers le célèbre col de Thorung, culminant à 5 416 mètres, suivi d’une descente ardue vers Jomosom, porte du proche Mustang. Là, un vol spectaculaire entre les parois étincelantes des Dhaulagiris (8 167 m) et des Annapurnas (8 091 m) attend les randonneurs.
Grand tour des Annapurnas
Le trek du tour des Annapurnas dans sa version intégrale comprend 14 jours de marche au cœur de paysages constamment renouvelés. Ce trekking est le plus réputé du Népal pour la diversité des paysages, des ethnies et des modes de vie qu’il offre. Habitat, culture et religion évoluent en fonction de l’altitude, variant de 1 000 à 5 400 mètres. Un voyage merveilleux et un grand classique.
Balcon des Annapurnas
Le balcon des Annapurnas propose huit jours de trekking facile au Népal, sur un sentier en balcon à altitude modérée, traversant les collines du versant sud du massif des Annapurnas. Ce trek offre des vues magnifiques sur les hauts sommets de la chaîne himalayenne et une découverte authentique du Népal traditionnel. Les villages gurungs, situés au pied des Annapurnas, présentent une architecture remarquable.
Annapurna et Everest
Ce trekking unique réunit les Annapurnas et l’Everest en une seule expérience inédite et incontournable. Il débute par la découverte du versant sud des Annapurnas, suivi d’un vol vers Lukla et de l’ascension vers le magnifique village de Khumjung, offrant un panorama imprenable sur l’Everest. Enfin, une traversée grandiose sur le chemin en balcon mène au lodge de Kongde, l’un des plus beaux treks du Khumbu.