La montagne, un milieu qui n’a jamais attiré mes parents
À mon grand regret, malgré mon origine lyonnaise, je n’ai pas hérité de la culture de la Montagne. Un milieu qui n’a jamais attiré mes parents et pour cause, ils avaient vécu toute leur enfance à la campagne, avec très peu d’argent. Ils rêvaient de modernité, de luxe, et de biens matériels. La ville leur offrait tout ce qu’ils aimaient. L’entreprise de mon père pouvait leur offrir tout le confort dont ils rêvaient. Lorsqu’on est parent, on pense que ce que l’on désire est forcément ce que nos enfants apprécient. C’est la raison pour laquelle je ne peux pas leur en vouloir. Mais, vous allez me dire, mais quel rapport avec la Belledonne ? Patience, j’y viens.
Toute ma famille vit à Lyon et chaque année, je lui rends visite pendant les vacances de Noël. Décembre 2017, la neige est là, je suis en compagnie de ma famille. Le petit Berzan est content de voir Médine sa tata préférée ! Je repense à mon enfance à Lyon et je décide avec Ozan d’emmener la famille de ma petite sœur, dont mon chouchou Berzan à la station de ski de Sappey-en-Chartreuse, proche de Grenoble. Berzan va découvrir les joies de la luge non loin de Chamechaude, le point culminant du massif de la Chartreuse, qui s’élève à 2 082 m d’altitude.
Ma découverte de la Belledonne
J’initie mon beau-frère à la promenade en raquette. Le paysage est magnifique et le soleil au rendez-vous. En rentrant, j’observe les paysages enneigés de Grenoble. Au fond de moi, je me dis qu’à défaut d’avoir vécu le plaisir d’une journée comme celle-ci dans mon enfance, j’ai pu en faire profiter mon petit neveu. Aujourd’hui, il me demande « Tata c’est quand que l’on retourne à la neige ? »
Au détour d’un virage, je vois des sommets encore plus beaux. Mais, qu’est-ce que c’est que ce massif avec ces versants si abrupts ? J’accède à l’application de mon téléphone et je découvre sur la carte qu’il s’agit du massif de la Belledonne. Je suis ébahie par le nombre de lacs indiqués qui parsème ces montagnes. Mais, comment ai-je pu passer à côté de ça, jusqu’à mes 26 ans ? Avec le sentiment d’avoir manqué quelque chose de précieux dans mon enfance, j’ai envie aujourd’hui de rattraper le temps perdu. Je reviendrai cet été 2018 pour faire de la randonnée dans ces belles montagnes. Le rendez-vous est pris avec toute la petite famille de ma sœur.
En route pour la Belledonne
Août 2018, comme promis, je suis à Lyon. Nous sommes tous en route pour aller au Lac Achard au-dessus de Grenoble. C’est la canicule ! Les bords du lac ont été pris d’assaut. Les personnes sont venues goûter à la fraîcheur de l’air et de l’eau. Mon beau-frère, son cousin et moi, laissons ma sœur et ses deux enfants au bord du Lac Achard pour randonner jusqu’aux Lacs Robert. Nous sommes tous trois fascinés par la beauté des paysages. Ma sœur découvre que finalement ses enfants n’ont besoin que d’un bâton et de quelques cailloux pour s’amuser.
Deux jours plus tard, je retourne avec mon beau-frère en Belledonne pour une longue et magnifique randonnée. Une boucle qui commencera du parking du Pré Conté à environ 1 360 m d’altitude et qui passera par le Col du Sitre (2 130 m d’altitude), une descente dans un ravin, la passerelle du Mousset (au dessus du ruisseau « le Vors »), la cabane Habert Mousset (1 718 m d’altitude), le refuge Jean Collet (1 960 m d’altitude) jusqu’au Lac Blanc. Pour accéder au lac, on a remonté le ravin des Excellences. Une rude montée, mais on est récompensé par la beauté sauvage et indescriptible du site du Lac Blanc dans son écrin minéral, au pied du Glacier de Freydane et des Pics de Belledonne.
Une journée inoubliable pour nous deux. Promis un jour je gravirai le sommet le plus haut du massif, le Grand pic de Belledonne qui culmine à 2 977 m !