La Pierra Menta incarne un véritable défi en altitude pour les adeptes de ski-alpinisme, s’étendant sur une durée de quatre jours intenses en mars de chaque année. L’événement tire son nom de du célèbre monolithe de roche, la Pierra Menta. Organisée depuis 1986 dans le paysage pittoresque d’Arêches-Beaufort, en Savoie, cette compétition internationale se distingue par son caractère impérieux dans le monde du ski-alpinisme. Les pentes majestueuses du Grand-Mont, au cœur de la région du Beaufortain, constituent le théâtre de cette épreuve exténuante et exaltante, attirant plus de 200 cordées de deux skieurs chaque année.
L’élite du ski-alpinisme se retrouve pour cette occasion exceptionnelle, où la compétition devient une véritable quête du graal pour les athlètes. La Pierra Menta, souvent comparée à un marathon des cimes, a su se forger une réputation sans égal au fil des ses 36 éditions, établissant sa notoriété comme la plus grande épreuve de ski-alpinisme au monde. Un challenge que chaque compétiteur aspirant à la gloire doit affronter au moins une fois dans sa carrière.
Un rendez-vous incontournable pour les passionnés de cette discipline, tant en termes de participation que de spectacle.
Défiant les Sommets : La Course de la Pierra Menta
Depuis son inauguration en 1986, la Pierra Menta est devenue bien plus qu’une simple compétition de ski-alpinisme. Située dans l’idyllique Arêches-Beaufort en Savoie, au cœur du Beaufortain, la course se déploie sur les pentes du Grand-Mont. Cette compétition de renommée internationale représente un véritable Dakar des neiges, mêlant l’endurance mentale et physique de ses participants avec l’indomptable splendeur de la montagne.
Sur quatre jours, les athlètes s’affrontent sur un parcours intimidant totalisant 10 000 mètres de dénivelé positif. Harcelés par quinze sommets culminant entre 2 000 et 2 687 mètres, ils s’attaquent à des montées harassantes, des couloirs raides et des arêtes vertigineuses, avant de se jeter dans des descentes qui exigent autant d’audace que de maîtrise. Le pic de l’épreuve est l’antécime, un point culminant perché à 2 578 mètres d’altitude, un défi qui exige des athlètes un effort herculéen.
Mais la Pierra Menta ne serait rien sans la foule passionnée qui se rassemble chaque année pour encourager les coureurs. Depuis l’aube, des milliers de spectateurs grimpent les pentes enneigées, leurs encouragements portés par les sonnailles, les accordéons, les trompettes et les cloches qui résonnent à travers les montagnes. Le sommet du Grand-Mont, semblable à une étape du tour de France en termes d’ambiance et de folklore, est un véritable spectacle à ne pas manquer.
La course fait partie de la Grande Course, un circuit qui rassemble les meilleures compétitions de ski-alpinisme du monde. De plus, la Pierra Menta est un événement majeur dans l’hiver d’Arêches-Beaufort, rassemblant des centaines de bénévoles et proposant un salon du matériel pour les passionnés. Pour promouvoir la nouvelle génération d’athlètes, une course pour les jeunes a été initiée en 1997. Ainsi, la Pierra Menta est bien plus qu’une compétition, elle est le cœur palpitant du ski-alpinisme.
Pierra Menta : Tracée dans la Neige, Forgée dans l’Adversité – Une Rétrospective Historique
L’histoire de la Pierra Menta s’est forgée au fil des années, au gré des défis surmontés par ses participants et des nombreuses évolutions qui ont jalonné son parcours. Initiée en 1986 avec onze équipes entièrement françaises, cette compétition de ski-alpinisme s’est rapidement affirmée comme un rendez-vous incontournable dans le monde du sport outdoor.
Deux ans seulement après la première édition, en 1988, la compétition a franchi une étape importante avec la participation des premières équipes féminines. Deux duos, toutes deux de nationalité française, ont réussi à terminer le parcours, marquant ainsi un tournant significatif dans l’histoire de la course.
En 1997, la Pierra Menta s’est ouverte à une nouvelle génération d’athlètes avec la première édition de la course jeune. Cette initiative a permis de découvrir des talents prometteurs venus de tous horizons, dont certains se sont depuis illustrés dans la catégorie senior.
Le nombre de participants a continué de croître, atteignant 175 équipes en 2006. Malgré les aléas météorologiques, comme en 2007 où plus de trois mille spectateurs ont assisté à la course malgré un temps exécrable, la compétition n’a jamais perdu de son attrait. La même année, le parcours a été modifié, passant par le vallon de Chizeraz puis la montée de l’arête ouest du Grand Mont.
En 2014, la dernière édition de la course s’est tenue du jeudi au dimanche avec 208 équipes participantes, dont 27 féminines. L’année suivante, pour la 30e édition, la Pierra Menta s’est déroulée pour la première fois du mercredi au samedi. Avec 212 équipes inscrites, dont 25 féminines, la compétition a encore gagné en envergure.
En 2016, environ 209 équipes ont pris part à l’épreuve, avec un duo féminin de premier plan : Axelle Mollaret et Laetitia Roux, cette dernière remportant sa sixième victoire. Les éditions suivantes ont vu une participation constante, avec plus de 200 équipes chaque année.
L’édition 2018 a été marquée par un coup du sort pour l’équipe Jornet-Herrmann, qui occupait la première place lors de la dernière étape. À la suite d’une chute de Kilian Jornet, l’équipe a dû abandonner, illustrant une fois de plus l’incertitude et les défis inhérents à cette épreuve de ski-alpinisme hors-norme.
L’histoire de la Pierra Menta a connu des moments historiques et d’exception au-delà des compétitions officielles. Le 3 mars 2021, François D’Haene a accompli l’exploit unique d’achever les quatre étapes de la Pierra Menta en un seul jour, parcourant ainsi les 91 km et 10 000 m de dénivelé en un temps total de 16 h 42.
L’année 2021 a également vu une édition spéciale de la course, limitée à une seule journée, mais qui a eu l’honneur de faire partie des Championnats du monde longue distance ISMF. Avec 38 équipes en compétition, c’est l’Italie qui a triomphé chez les hommes et les femmes. Le duo masculin Michele Boscacci – Davide Magnini a remporté l’étape de 31 km et 3 400 m de dénivelé, tandis que chez les femmes, c’est l’équipe Giulia Murada – Alba de Silvestro qui s’est imposée. Fait marquant, en 2002, Ivan Murada et Graziano Boscacci, parents respectifs de Giulia et Michele, avaient également remporté la Pierra Menta, inscrivant une lignée de champions dans l’histoire de la course.
En 2023, la Pierra Menta a connu un événement inédit depuis sa création en 1986. Pour la première fois, la troisième et avant-dernière étape, prévue le 10 mars, a été annulée. En raison des conditions météorologiques exécrables, comprenant du brouillard à la visibilité quasi-inexistante, de la pluie au départ du Planay, de la neige, de la grêle et des rafales de vent atteignant jusqu’à 100 km/h, le comité d’organisation a préféré raccourcir l’épreuve, supprimant une étape pour des raisons de sécurité. Cet incident met en lumière l’exigence et la rudesse de la course, rappelant que la Pierra Menta est bien plus qu’une épreuve de ski-alpinisme, c’est un combat contre les éléments et une aventure humaine hors du commun.
Sur les Traces de l’Élite : l’Étape de la Pierre de la Pierra Menta
L’étape de la Pierre se distingue par son concept simple mais captivant : une journée, une étape, deux parcours. L’essence même de cette épreuve est la confrontation entre les amateurs de ski alpinisme et l’élite de la discipline, créant une atmosphère festive et compétitive. Effectivement, de grands noms de la discipline s’alignent sur la ligne de départ, apportant une dimension supplémentaire à cette étape.
Plus de 500 coureurs sont impliqués dans cette bataille sur des tracés empruntant des terrains aussi techniques et difficiles que ceux proposés lors de la Pierra Menta. Les parcours mettent en avant une multitude de manipulations, comprenant des enchaînements de montées et descentes, et des dénivelés importants à franchir en un temps record.
Deux parcours distincts sont présentés lors de cette étape de la Pierre. Le Parcours A, d’un dénivelé de 1800 mètres, est destiné aux coureurs âgés de 21 à 99 ans. Le Parcours B, moins exigeant avec un dénivelé de 800 mètres, est ouvert aux coureurs âgés de 15 à 99 ans. Les participants s’élancent du plateau du Cuvy, accessible par télécabine, et l’arrivée est jugée au Planay, en fonction des conditions d’enneigement.