La Marmolada, la montagne
La Marmolada est le plus haut et le plus renommé des massifs des Dolomites, situé au nord de la région de Vénétie. On peut y accéder facilement depuis le Val di Fassa, Canazei ou la vallée de Cordevole. La Marmolada est une immense pente ascendante qui s’élève doucement depuis le Lac de Fedaia.
La Marmolada, qui abrite la Punta Penia culminant à 3 342 mètres, est le sommet le plus élevé des Dolomites. Ces montagnes uniques au monde sont situées entre la région de Vénétie et le Trentin-Haut-Adige, et ont été inscrites au Patrimoine Naturel de l’UNESCO en 2009. La Marmolada a été marquée par la guerre entre 1915 et 1917, et abrite aujourd’hui le musée le plus haut d’Europe en mémoire des nombreux disparus sur ses rochers.
Initialement recouvert de forêts, la végétation à mi-hauteur s’est peu à peu réduite pour laisser place à une végétation plus clairsemée vers 2000 mètres d’altitude. Au sommet se trouve un glacier, offrant la possibilité de skier en été, accessible par téléphérique.
Au pied du massif se trouve Malga Ciapèla, une petite cuvette entourée de montagnes, située au sommet du Val Pettorina dans la commune de Rocca Pietore, à une altitude de 1 450 mètres. Depuis Malga Ciapèla, il est possible de prendre le téléphérique qui vous mènera au sommet de la Marmolada, la Reine des Dolomites.
Le téléphérique
La remontée mécanique située sur la Marmolada est composée de trois lignes de téléphériques.
Banc d’Antermoia, la première station, est située à 2 350 mètres d’altitude ; la deuxième, nommée Serauta, se trouve à 2 950 mètres ; et la troisième, nommée Punta Rocca, est située à 3 265 mètres d’altitude. La Punta Penia, culminant à 3 343 mètres, est le plus haut sommet des Dolomites. Le téléphérique parcourt un dénivelé de 1 815 mètres.
Ces installations, érigées en 1965, ont subi une rénovation complète en 2004.
La fonte des glaces, un drame à la Marmolata
Le 3 juillet 2022, il faisait une température de 10°C, des tonnes de glace et de roche se sont détachées du sommet de la Marmolada, situé à une altitude de plus de 3 000 mètres.
La montagne, surnommée la « reine des Dolomites » et appréciée des randonneurs parcourant les Alpes italiennes depuis toujours, a finalement cédé face à des températures anormalement élevées pour la saison et à des épisodes de sécheresse récurrents.
L’événement a causé la mort de 11 personnes et de nombreuses autres ont été blessées. Bien que cet épisode puisse sembler exceptionnellement violent, il s’inscrit pourtant dans la continuité des prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui a publié à l’hiver 2021 une étude sur les impacts observés et prévus du changement climatique dans les régions de montagne.
C’est une triste illustration des perturbations en cours et à venir si l’humanité ne prend pas rapidement des mesures radicales pour changer de cap.
Les images sont frappantes et le bruit qui les accompagne est assourdissant : la rupture partielle du glacier de la Marmolada, survenue ce dimanche 3 juillet, a rapidement été relayée sur les réseaux sociaux et dans les médias italiens. On peut y voir des tonnes de glace et de roche dévalant la vallée à une vitesse supérieure à 300 km/h, emportant tout sur leur passage, y compris des randonneurs qui étaient venus explorer les sommets italiens.
Les signaux avant-coureurs
Le trou béant laissé par l’effondrement se trouve au niveau d’une des cimes du massif, appelée la Punta Rocca, située à une altitude de 3 309 mètres, qui est le point culminant d’un itinéraire fréquemment emprunté par les randonneurs. Les températures sur la face nord, où se trouve le glacier, étaient d’environ 10 degrés Celsius quelques heures avant la tragédie.
Pourtant, d’autres personnes avaient déjà remarqué certains signes avant-coureurs. C’est notamment le cas de l’alpiniste Reinhold Messner, né à quelques kilomètres de la Marmolada et célèbre dans le monde entier pour avoir été la première personne à avoir gravi les quatorze sommets de plus de 8 000 mètres de la planète.
Lors d’une interview sur une chaîne de télévision nationale italienne, il a commenté l’événement en disant : « Avec le réchauffement climatique, et en particulier les températures élevées de ces dernières semaines, la glace devient très fine par endroits, ce n’est plus le glacier d’il y a cinquante ans ».
Une conséquence directe du réchauffement climatique
Ce climat exceptionnel a clairement accéléré la fonte des neiges déjà constatée depuis plusieurs années. « Ce glacier a perdu 30% de son volume de glace en dix ans. Si rien ne change, nous pensons qu’il aura complètement disparu d’ici 2042 », a déclaré Jacopo Gabrieli, glaciologue à l’Institut des sciences polaires de Venise.
« Le glacier, tel que nous le voyons aujourd’hui, a la même taille qu’en septembre après un été sec. Avec ces températures, une poche d’eau s’est formée sous le glacier et quand le sérac s’est détaché, il n’a trouvé aucun support et a glissé à grande vitesse.
Nous pouvons clairement observer les effets des températures excessives qui persistent depuis plusieurs mois ! », a expliqué Jacopo Gabrieli, glaciologue à l’Institut des sciences polaires de Venise.
Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié le 1er mars met en avant la fonte des glaces et des neiges comme l’une des 10 menaces majeures provoquées par le réchauffement climatique, perturbant les écosystèmes et mettant en péril certaines infrastructures. Le GIEC précise que les glaciers en Scandinavie, en Europe centrale et dans le Caucase pourraient perdre entre 60 et 80% de leur masse d’ici la fin du siècle.
Un brin d’Histoire
Les événements marquants du 19e siècle
En 1802, don Giuseppe Terza, chapelain de Pieve di Livinallongo, a effectué la première tentative pour escalader la Marmolada, mais il a malheureusement disparu dans une crevasse le 2 août.
1856, Pellegrino Pellegrini, considéré comme le premier guide des Dolomites, a mené Gian Antonio de Manzoni, Antonio Marmolada, Pietro Mugna et don Lorenzo Nicolai au sommet du Pizzo Serauta le 26 août.
En 1860, John Ball, John Birkbeck père et Victor Tairraz ont conquis la Punta Rocca.
1861, la Punta Rocca a été escaladée pour la deuxième fois par Pellegrino Pellegrini et Anthon von Ruthner.
En 1862, la Punta Rocca a été escaladée pour la troisième fois par Pellegrino Pellegrini, un porteur et Paul Grohmann. Ils ont retrouvé le thermomètre laissé au sommet par Ball et Birkbeck fin juillet.
Le 28 septembre 1864, Paul Grohmann, Pellegrino Pellegrini, Angelo Dimai et Fulgenzio Dimai ont réalisé la première ascension de la Punta Penia par le versant Nord, marquant ainsi une étape importante dans l’histoire de l’escalade de la Marmolada.
Le 2 juin 1865, François Devouassoud, G. H. Fox, Douglas William Freshfield, Peter Michel et Francis Fox Tuckett ont réalisé la deuxième ascension de la Punta Penia, confirmant ainsi la faisabilité de cette ascension et contribuant à l’essor de l’alpinisme dans les Dolomites.
Le 17 juin 1872, Christian Lauener, Santo Siorpaes et F.F. Tuckett ont parcouru l’arête Ouest de la Marmolada, marquant ainsi une nouvelle étape importante dans l’histoire de l’escalade de cette montagne emblématique des Dolomites.
Le 31 juillet 1878, Clemente Callegari, Alberto de Falkner, Giovanni Battista Della Santa et Cesare Tomè ont escaladé le versant Ouest de la Marmolada, ouvrant ainsi une nouvelle voie d’ascension de cette montagne mythique des Dolomites.
Le 5 août 1882, Emil Zsigmondy, Otto Zsigmondy et Ludwig Purtscheller ont réalisé la première traversée de la Marmolada, de la Punta Rocca à la Punta Penia, sans prendre la crête. Cette prouesse d’alpinisme a été une étape importante dans l’exploration de la Marmolada et a contribué à l’essor de l’alpinisme dans les Dolomites.
La Marmolada au 20e siècle
En 1901, Michele Bettaga et Bortolo Zagonel ont escaladé la face Sud de la Marmolada, ouvrant ainsi une nouvelle voie d’ascension de cette montagne emblématique des Dolomites. Cette réalisation a été saluée comme une prouesse technique et a contribué à renforcer la réputation de la Marmolada en tant que sommet majeur de l’alpinisme.
En 1929, Demeter Christomannos, Luigi Micheluzzi et Roberto Peratoner ont escaladé le pilier Sud de la Punta Penia de la Marmolada, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’histoire de l’escalade de cette montagne emblématique des Dolomites. Cette réalisation a été considérée comme une prouesse technique remarquable et a contribué à renforcer la réputation de la Marmolada en tant que sommet majeur de l’alpinisme.
Du 29 au 31 août 1936, Gino Soldà et Umberto Conforto ont réalisé l’ascension de la face Sud-Est de la Punta Penia de la Marmolada. Ils ont réussi à gravir cette paroi impressionnante en trente-six heures d’escalade, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’histoire de l’escalade de la Marmolada. Cette réalisation a été saluée comme une prouesse technique remarquable et a contribué à renforcer la réputation de la Marmolada en tant que sommet majeur de l’alpinisme.
En 1936, Giovanni Battista Vinatzer et Ettore Castiglioni ont escaladé la face Sud de la Punta Rocca de la Marmolada, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’histoire de l’escalade de cette montagne emblématique des Dolomites. Cette réalisation a été saluée comme une prouesse technique remarquable et a contribué à renforcer la réputation de la Marmolada en tant que sommet majeur de l’alpinisme.
En 1964, Armando Aste et Franco Solina ont ouvert la voie de l’Idéal à la Punta Ombretta de la Marmolada, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’histoire de l’escalade de cette montagne emblématique des Dolomites. Ils ont réussi à gravir cette voie en cinquante-quatre heures et avec cinq bivouacs, ce qui a été salué comme une prouesse technique et endurante remarquable. Cette réalisation a contribué à renforcer la réputation de la Marmolada en tant que sommet majeur de l’alpinisme.
En 1969, Reinhold Messner a réalisé une variante de la voie Vinatzer en sortant directement, en solo, de la paroi Sud de la Punta Rocca de la Marmolada. Cette ascension a été saluée comme une prouesse technique et d’endurance exceptionnelle, contribuant à renforcer la réputation de Messner en tant qu’alpiniste de renom et la réputation de la Marmolada en tant que sommet majeur de l’alpinisme.