Positionné à la frontière Népal-Chine dans l’immense chaîne de Mahalangur dans l’Himalaya, Pumori se dresse comme une sentinelle imposante. Situé à seulement huit kilomètres du majestueux Mont Everest, Pumori, affectueusement appelé « la Fille de l’Everest », capture l’imagination et les défis des grimpeurs du monde entier.
Récemment, Lucien Boucansaud, l’éminent alpiniste, s’est exprimé sur Instagram pour partager son expérience exaltante de l’ascension de cette grande montagne. Grâce à une volonté de fer et une détermination sans faille, Boucansaud a accompli ce que beaucoup considéreraient comme le summum des exploits en alpinisme : une ascension en solo du Pumori.
Dans un message sincère, il a exprimé, « Très heureux d’avoir atteint le sommet de cette grande, magnifique et dangereuse montagne en solitaire. Ce n’était pas une tâche facile avec une première tentative arrêtée à 6700m en raison du risque d’une avalanche significative. » Le choix de Lucien, la voie germano-suisse de 1962, n’était pas un choix évident. Il l’a décrite comme tout sauf normale, avec le chemin serpentant à travers la face sud puis vers le nord-est.
Pour Boucansaud, atteindre ce jalon ne concernait pas uniquement la prouesse physique ; c’était un jeu d’acuité mentale aiguisée. Il écrit sur son immersion profonde dans la montagne, déchiffrant ses subtilités, et imaginant un itinéraire rapide pour contourner les crevasses et les tours de glace. Le voyage était rempli de ses parts de dangers, allant de la traversée d’un couloir exposé à la navigation des éperons rocheux instables, où chaque pas exigeait une analyse minutieuse.
D’autres défis attendaient Boucansaud alors qu’il approchait du col nord à 6600m. Ici, il se souvient d’avoir négocié des murs de glace compacts avec des sections abruptes et des ruptures de pente aiguës, nécessitant souvent qu’il grimpe légèrement et hisse ensuite son équipement.
L’une des parties les plus redoutables de son ascension était l’évaluation des conditions d’avalanche, en particulier sur la face nord-est de la montagne. Cette menace précise était la raison de sa précédente tentative avortée à 6700m, avec des avalanches survenant dangereusement près du sommet. Il réfléchit, « C’était comme si la montagne voulait rester inaccessible ! »
Plus tôt en octobre, le célèbre alpiniste italien, Simone Moro, accompagné des Sherpas Pemba et Datuk, a fait face à une épreuve similaire. À seulement 100m du sommet, ils ont discerné le risque important d’avalanche, ce qui les a amenés à prendre la décision prudente de faire demi-tour. Tragiquement, le même jour, plusieurs alpinistes ont perdu la vie sur le Shishapangma à cause d’une avalanche.
Le compte de Boucansaud ne concerne pas seulement son ascension triomphante, mais aussi la discipline et la ténacité qui ont façonné son parcours. Suite à sa première tentative avortée, il a souligné l’importance de rester motivé, concentré et de saisir le bon moment. Il a minutieusement planifié, assurant un repos adéquat, une bonne nutrition, et même la déconnexion des réseaux sociaux pour maintenir la concentration la plus absolue.
Il exprime une profonde gratitude envers David Göttler pour son perspicacité, saluant son ethos de sportivité dans l’Himalaya. En réfléchissant à son exploit, Lucien a écrit, « Je suis le premier et jusqu’à présent le seul cette saison à atteindre le sommet du Pumori en suivant mon chemin. Seul sur la montagne. Une sensation indescriptible, mes premiers 7000m avec l’Everest devant moi et, de l’autre côté, la vue sauvage du côté tibétain et de la Chine. »
En documentant la chronologie de son expédition, Boucansaud a partagé qu’il a réussi à passer du camp 1 au sommet en seulement 8 heures et 20 minutes, avec un temps aller-retour de 13 heures et 43 minutes. Son aventure entière, depuis le Pyramid lodge et le retour, s’est étalée sur trois jours, un exploit remarquable pour un sommet aussi difficile.
La conquête du Pumori par Lucien Boucansaud n’est pas seulement un témoignage de ses compétences exceptionnelles en alpinisme, mais aussi une histoire inspirante de résilience, de stratégie et de l’esprit humain infatigable.