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Archives for février 2022

Voie Pierre Allain Leininger

février 7, 2022 by Bastien Levy

Pierre Allain Leininger est le second episode de « Face Nord des Drus »

L’inertie du bivouac faisant, nous reprenons à 8h l’ascension ou nous l’avions laissée : à la 20ème longueur. Aurelia grogne et s’emploie en tête : les difficultés sont nettement supérieures dans les longueurs du haut de la face. Le vent qui nous a caressé le visage la nuit n’a fait que se renforcer et nous assaille pour ne nous laisser aucun répit. La fatigue se fait ressentir. Nous progressons plus lentement, l’escalade en devient laborieuse, alors que chaque longueur est pourtant d’une grande beauté.

Les difficultés ?

Les longueurs clefs, juste sous le sommet sont pour moi, comprenez que je les grimpe en tête. Enkilosé par le froid, je redoute mon tour. Mais l’appétit vient en mangeant, le plaisir de grimper en tête me transcende et une nouvelle énergie m’envailli. Les longueurs me paraissent finalement plus faciles que celles grimpées par mes compagnons de cordée. Allez comprendre!

A 17h, Lorrys déniche un trou qui nous permet d’accéder à la face sud, juste sous le sommet du Petit Dru. Nous profitons de quelques instants suspendus de chaleur a la lumière du soleil couchant, sans vent, en face sud. Mais seulement quelques minutes après cette pause, nous réalisons d’un seul homme que nous n’avons aucune idée de comment rejoindre la brèche du couloir Nord, qui sera le point de départ de notre descente.

Bastien Levy - Face Nord des Drus - Hivernale 2
credits: @bastien_levy

Je tente le coup de fil à un ami, Jordi Noguere, qui connaît bien l’endroit. Coup de théâtre, celui ci se trouve être au refuge de la Charpoua, juste au pied des Drus. « Vous êtes habillés en orange, c’est bien ça ?! ». Moi, je suis assis sur mon caillou, je souris béatement : oui, c’est bien ma doudoune que tu vois du bas !! Jordi nous explique comment rejoindre la brèche.

Les rappels

A 20h, nous rejoignons les premiers rappels. Ils se passent dans le couloir Nord des Drus, goulotte d’une incroyable raideur qui nous laisse l’impression de descendre sur un toboggan sombre et sans fin, digne d’un conte pour enfant.

Au 4eme rappel, le nœud de rabout de corde se coince derrière une écaille. Les regards désabusés et la mine livide de mes compagnons me fait comprendre qu’à 23h, au milieu de nul part, la situation devient critique. D’un grand geste ample, j’improvise une dernière tentative avant de couper la corde, et le nœud se debloque, nous glissant dans les mains. Gagné! Ivres de joie, mes compagnons de cordée me serrent dans leur bras, comme si j’avais marqué un but en final de coupe du monde!

Voie Pierre Allain Leininger – l’arrivée

4h plus tard, nous prenons pied au dessus de la rimaye, ultime rappel avant la fin des difficultés. Hagard de fatigue, nous taillons un champignon de neige. Thibault descend, il siffle de joie d’être arrivé en bas. A mon tour, je teste le champignon, puis m’élance dans la descente. Je passe la lèvre de la rimaye, quand soudain la corde cisaille le champignon. Ma descente se termine en chute libre. Je m’écrase lourdement dans le fond de la rimaye. Plusieurs mètres en contrebas, je grogne de rage à l’idée de terminer la course de cette manière.

Sonné mais indemne, je sors de mon trou, Lorrys Bouniol et Aurélia Lanoe me rejoignant à leur tour. Nous déambulons jusqu’à retrouver nos skis, à 1h du matin. On glisse jusqu’au pied du fameux « Couloir des Poubelles », pour le remonter péniblement. La fatigue nous étreint, la montée paraît interminable. Finalement, c’est à 4h30 du matin que nous rejoignons les voitures à Argentière, terrassés par notre journée qui durera prêt de 24h.

Bastien Levy - voie Pierre Allain Leininger
credits: @bastien_levy

La voie Pierre Allain Leininger – une incroyable aventure

Sur le coup, la course est tellement dure que nous nous demandions sans cesse si cela en valait la peine.

Mais le repos et la prise de recul m’apportent comme à chaque grande course la satisfaction d’être allé au bout de moi même, d’avoir vécu intensément quelques heures qui me paraissent à présent être une éternité. Comme si les couleurs étaient plus intenses, les lumières plus belles, les gorgées d’eau plus réparatrices, les snickers plus goûteux… une incroyable aventure.

Une fois encore je suis abasourdi de l’audace des pionniers de l’alpinisme qui ont deffriché des faces avec des moyens matériels dérisioires… messieurs, je crois n’être pas fait du même bois que vous. Vous avez mon plus grand respect.

Je souhaite remercier une énième fois mes compagnons de cordée pour cette magnifique aventure en face nord, leur ténacité, leur passion, leur sens du partage, leur patience avec mes blagues parfois (trop) peu drôles.

Un très grand merci à notre ange gardien Jordi Noguere qui nous a guidés comme une étoile polaire aurait guidé des marins en perdition…

Face Nord des Drus en hiver

février 7, 2022 by Bastien Levy

Les origines

Tout débute un soir d’hiver. Inspiré par les alpinistes chevronnés dans les faces nord des Alpes depuis le debut de l’anticyclone, je rêve secrètement d’aller y faire un tour moi aussi. Je téléphone à Thibault Cheval. Lorrys Bougnol et lui sont chauds d’aller se mettre un chantier mixte dans le massif du Mont-Blanc.

Assez vite, le nom de la voie Lesueur est évoqué. Cette voie mixte se passe dans la face nord du Grand Dru, montagne sur laquelle j’ai failli laisser ma peau il y a quelques années.

Les émotions sont mêlées : une excitation palpable à l’idée de me frotter à ce géant de granit, mais aussi la crainte de m’engager dans un projet aussi audacieux, surtout en plein hiver.

Mais je trépigne à l’idée de retourner en montagne « pour moi », à savoir à la recherche de mes propres limites, sans client.
L’interview de M. Lesueur en personne et sa franche bonhommie racontant l’ouverture de la voie en 52 finit de me convaincre : je suis chaud bouillant !!

Arriver à Chamonix

Je débarque dans la Mecque de l’alpinisme lundi soir, la voiture pleine à craquer de matos. On discute autour d’une bière de la voie, des alternatives. Thibault et Lorrys sont formels au vue de leur journée test dans une voie mixte : Lesueur, trop dure. Pendant ce temps, Aurelia se joint à nous pour boire une bière. Nos discussions lui mettent la puce à l’oreille. Après mon plaidoyer endiablé pour « se mettre la mission », la décision est prise. On décide de mettre le cap sur la voie Pierre Allain Leininger tous les 4.

Ce nom résonne dans un coin de ma tête : j’avais grimpé la face sud de la Meije ouverte par ce même alpiniste visionnaire qu’est Pierre Allain, probablement ma plus belle course jusqu’alors. J’avais trouvé cette voie sublime.

Premier jour, nous décollons des Grands Montets à 9h, skis aux pieds pour une approche par le bien-nommé « Couloir des poubelles ». La neige est béton armé, le couloir est inskiable. Nous derapons péniblement les 300m sans arriver à faire le moindre virage.

Au pied de la Face Nord des Drus

Les sacs sont lourds, le dos souffre (déjà ?!).

Nous arrivons au pied de la face nord des Drus, elle est immense. Un enchevêtrement de piliers, dièdres, dalles, fissures granitiques monumentales. 12h30, nous démarrons les longueurs faciles du socle.
Instants magiques lorsque le soleil couchant vient nous immerger de sa lumière rosée.

Nous qui pensions ne pas voir le soleil du séjour, ce dernier nous fait mentir en nous réchauffant délicieusement le dos.

8h plus tard, nous déboulons à toute berzingue au bivouac tant convoité au sommet de la 19ème longueur. Heureux comme des papes d’y être arrivés, nous lançons les hostilités culinaires après un bon terrassement de nos futures couches. Nous fermons les yeux à 23h.

Le froid est implacable, la température descend en dessous des -10°C. Thibault et Lorrys partagent un duvet et 1 matelas pour 2. La morsure du froid et du vent qui se lève me réveille périodiquement, jusqu’à me laisser éveillé pour de bon à 5h30 du matin.

Lisez la suite au prochain épisode : « Voie Pierre Allain Leininger »

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